Nouveaux cas Coronavirus: inquiétude de mise

ATS

21.2.2020 - 12:05

Les nouveaux foyers d'épidémie dans le monde comme ici en Corée du Sud ont relancé les inquiétudes.
Les nouveaux foyers d'épidémie dans le monde comme ici en Corée du Sud ont relancé les inquiétudes.
Source: KEYSTONE/AP/Kim Jun-beom

L'apparition de nouveaux cas de contamination au coronavirus en Corée du Sud et en Iran relance vendredi les inquiétudes sur la propagation de l'épidémie. Un cas grave de contagion a été annoncé en Italie du Nord. Le bilan mondial s'élève à plus de 2200 morts.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle maintenant la communauté internationale à «frapper fort» contre ce virus qui a déjà contaminé plus de 75'000 personnes en Chine et 1100 ailleurs dans le monde. Car si le nombre de nouveaux cas quotidiens en Chine avait baissé durant quatre jours consécutifs, il est reparti à la hausse, a annoncé vendredi le ministère de la Santé.

Autres motifs d'inquiétude: des dizaines d'infections ont été annoncées dans deux hôpitaux de Pékin, et plus de 500 ont été confirmées dans des prisons du pays, dont au moins 200 dans un seul établissement pénitentiaire. La Chine a pourtant placé de facto en quarantaine plus de 50 millions de personnes dans la province du Hubei (centre) et dans son chef-lieu Wuhan.

Plusieurs Etats ont par ailleurs interdit l'entrée des voyageurs venant de Chine, et de nombreuses compagnies ont suspendu leurs vols vers le pays. Mais ces restrictions n'ont pas empêché l'émergence de nouveaux cas ailleurs dans le monde, avec 11 décès hors de Chine continentale (hors Hong Kong et Macao).

Polémique au Japon

En Corée du Sud, le nombre de cas a presque doublé vendredi, les autorités annonçant 100 nouvelles contaminations, portant le total à plus de 200. Parmi eux, plus de 120 sont membres de «l'Eglise Shincheonji de Jésus», une secte chrétienne située dans la ville de Daegu.

En Corée du Nord voisine, le marathon de Pyongyang, qui attire chaque année de nombreux touristes étrangers, a été annulé, selon des agences de voyage chinoises spécialisées. Jeudi, l'Iran avait de son côté confirmé trois nouveaux cas, au lendemain de l'annonce de la mort de deux hommes âgés.

Au Japon, la polémique enflait vendredi autour du bateau de croisière Diamond Princess, placé en quarantaine en banlieue de Tokyo. Deux ex-passagers australiens, initialement testés négatifs lors d'un dépistage par les autorités sanitaires japonaises à leur descente du navire, ont été déclarés contaminés à leur retour en Australie.

Or, cette semaine, des centaines de croisiéristes ont été autorisés à quitter le paquebot après avoir été testés négatives au Covid-19. Beaucoup sont rentrés dans leurs pays pour y être de nouveau mis en quarantaine.

En Italie du Nord, un homme de 38 ans a été testé positif au coronavirus Covid-19 dans un hôpital de Lombardie. Il présente une insuffisance respiratoire et son état est jugé très grave. Selon les informations recueillies dans l'immédiat, le malade serait allé manger avec un ami de retour de Chine.

Appel de l'OMS

Cette recrudescence de cas a poussé le directeur de l'OMS à lancer un appel à la mobilisation. «C'est le moment d'attaquer le virus alors qu'il est encore gérable», a plaidé jeudi le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Si nous ne frappons pas fort maintenant en profitant de cette fenêtre de tir, nous pourrions être face à un grave problème.»

«Ce virus est très dangereux. C'est l'ennemi public numéro un et il n'est pas traité comme tel» à l'heure actuelle, s'est-il alarmé. La Chine continentale a annoncé vendredi 118 morts supplémentaires durant les dernières 24 heures, un chiffre comparable à celui de la veille, ce qui porte le bilan national à 2236.

Face au risque de contamination, des Etats continuent d'évacuer leurs ressortissants. Un troisième avion affrété par la France a décollé vendredi matin de Wuhan avec à son bord 28 Français et 36 citoyens d'autres pays de l'Union européenne (UE), a appris l'AFP de source diplomatique. Les ressortissants français seront placés en quarantaine dans un centre de vacances en Normandie.

Vaccin

La situation reste compliquée dans la ville de Wuhan, berceau du nouveau virus, où un nouveau médecin chinois, âgé de 29 ans, est mort jeudi soir du Covid-19, ont annoncé les autorités du Hubei.

A Pékin, où la situation semblait jusque-là sous contrôle, les autorités ont fait état vendredi de 36 personnes testées positives à l'hôpital Fuxing: il s'agit de membres du personnel, de patients et de leurs familles.

Nouvelle encourageante toutefois vendredi: même si l'OMS n'espère pas de vaccin opérationnel d'ici au moins un an, la Chine a annoncé que ses chercheurs pourraient réaliser fin avril de premiers essais sur l'homme.

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