Une policière discute avec une habitante de Canonica d'Adda, en Lombardie (nord de l'Italie), qui fait la queue pour la supérette, le 7 avril 2020
Le maire de Canonica d'Adda, Gianmaria Cerea, le 7 avril 2020
Coronavirus: la ville où hommes et femmes ont leurs jours de courses
Une policière discute avec une habitante de Canonica d'Adda, en Lombardie (nord de l'Italie), qui fait la queue pour la supérette, le 7 avril 2020
Le maire de Canonica d'Adda, Gianmaria Cerea, le 7 avril 2020
Chacun son tour: le maire d'une petite commune de Lombardie, Canonica d'Adda, a décidé qu'hommes et femmes auront chacun leurs jours de courses, afin de limiter l'affluence dans les commerces et de lutter contre la pandémie.
«Le mardi, le jeudi et le samedi, vous pouvez aller chez le boulanger», explique à une dame une policière de Canonica d'Adda, près de Bergame, considérée en Italie comme la ville-martyre de la pandémie. «En revanche, les autres jours c'est votre mari qui peut y aller», poursuit-elle.
La municipalité a prévu des amendes pouvant aller jusqu'à 400 euros pour les contrevenants.
Selon Gianmaria Cerea, le maire de cette commune de 4.400 habitants, le Covid-19 a tué une vingtaine de ses administrés en mars, même si elle n'est pas la plus touchée dans cette «zone rouge» de la pandémie.
Cette «ordonnance» précisant quels jours hommes et femmes peuvent faire les courses, «a été faite pour protéger la santé publique. Je dois garantir la santé publique, même si cela doit m'attirer des critiques», dit l'élu.
Retraitée de 62 ans, Cinzia Invernizzi ne conteste pas le bien-fondé de cette ordonnance mais ne comprend «pas pourquoi les hommes ont un jour de plus alors que 80% des courses d'alimentation sont faites par les femmes et non par les hommes».
Selon Gianmaria Cerea, le dimanche, seuls sont ouverts un petit supermarché et la pharmacie du village qui est exclue du champ de l'ordonnance. «Il fallait décider et nous avons choisi les hommes pour qu'ils fassent le plein» ce jour-là, dit Gianmaria Cerea.
La Lombardie est l'épicentre italien de la pandémie, avec près de 9.500 morts, soit plus de la moitié des décès dans la péninsule.
Bergame et sa région sont notamment cruellement frappées.
Des responsables lombards ont appelé à plusieurs reprises au maintien des mesures de confinement imposées aux 60 millions d'Italiens depuis désormais un mois.
Ils ont mis en garde contre tout relâchement des comportements au moment où la pandémie semble avoir engagé sa décrue.
La Lombardie est la première région italienne à avoir imposé aux gens qui quittent leur domicile de se couvrir le nez et la bouche avec un masque ou, à défaut, avec un foulard ou une écharpe.
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