Positifs au Covid L'élimination massive de hamsters provoque un tollé

ATS

19.1.2022 - 09:23

Le gouvernement de Hong Kong faisait face à un tollé mercredi après sa décision d'abattre des centaines de petits animaux de compagnie après que des hamsters ont été testés positifs au Covid-19 dans une animalerie de la ville.

Un employé du département de l'agriculture, de la pêche et de la conservation passe devant une animalerie qui a été fermée après que des hamsters de compagnie ont été testés positifs au coronavirus, selon les autorités, à Hong Kong, mardi 18 janvier 2022.
Un employé du département de l'agriculture, de la pêche et de la conservation passe devant une animalerie qui a été fermée après que des hamsters de compagnie ont été testés positifs au coronavirus, selon les autorités, à Hong Kong, mardi 18 janvier 2022.
KEYSTONE

19.1.2022 - 09:23

Près de 2000 hamsters et autres petits mammifères – chinchillas, lapins, cochons d'Inde – vont être abattus par «mesure de précaution», a déclaré mardi le gouvernement. L'importation de ces animaux a été également interdite.

Cet abattage a été ordonné après l'apparition de cas de Covid-19 dans une animalerie. Mardi soir, des employés en tenue de protection sont sortis du magasin en question, avec à la main des sacs à ordures rouges marqués d'un avertissement de danger biologique.

Les amoureux des animaux à Hong Kong n'ont pas tardé à répliquer avec indignation: une pétition Change.org a recueilli plus de 23'000 signatures en moins d'une journée et la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) a dénoncé la décision du gouvernement.

«La SPCA est choquée et préoccupée par la récente annonce concernant le traitement de plus de 2000 animaux», a-t-elle déclaré dans un communiqué envoyé à l'AFP mercredi. «Nous exhortons les propriétaires d'animaux à ne pas paniquer et à ne pas abandonner leurs animaux».

Un groupe Facebook rassemblant des amoureux de hamsters a déclaré avoir reçu plus de 20 demandes de renseignements sur la question de savoir si les propriétaires devaient renoncer à leur animal.

Les chats et les chiens aussi?

Les réseaux sociaux ont raillé cette décision, les internautes publiant des illustrations de hamsters portant des masques chirurgicaux ou affrontant La Faucheuse. Le plus grand parti d'opposition de la ville a affirmé mardi soir que cette politique de «mise à mort sans discernement» ne fera qu'engendrer «le ressentiment du public».

«Si des chats, des chiens ou d'autres animaux sont testés positifs au coronavirus à l'avenir, seront-ils également ciblés?», a écrit Felix Chow, un porte-parole du Parti démocratique, sur la page Facebook officielle du groupe.

D'autres tempèrent. Le microbiologiste de renom Yuen Kwok-yung, également conseiller du gouvernement, a qualifié la mesure de «décisive» et «prudente».

Interrogée sur l'abattage des hamsters à Hong Kong, l'Organisation mondiale de la santé a déclaré que certaines espèces animales peuvent être infectées par le coronavirus et le transmettre aux humains. «Ce risque reste faible, mais nous l'examinons en permanence», a déclaré Maria Van Kerkhove, de l'OMS.

Mesure de précaution

Tous ceux ayant acheté un hamster après le 22 décembre ont été en outre «fortement encouragés» par les autorités à faire euthanasier leur ami à fourrure. Les hamsters testés positifs au Covid-19 ont vraisemblablement été importés des Pays-Bas, selon les autorités.

«Au niveau international, il n'y a pas encore de preuve que les animaux de compagnie puissent transmettre le coronavirus à l'homme, mais (...) nous prenons des mesures de précaution» contre tout risque de transmission, a déclaré Sophia Chan, secrétaire à la Santé, lors d'une conférence de presse.

La stratégie «zéro Covid» de Hong Kong consiste en des restrictions draconiennes d'entrée sur le territoire, un traçage des cas et des dépistages massifs. Cette approche a permis de maintenir un très faible niveau de contaminations, mais a largement coupé ce centre financier du reste du monde.

ATS