Crash mortel d'un F/A-18 Au procès, le contrôleur aérien admet avoir réalisé trop tard son «lapsus»

gf, ats

5.1.2024 - 12:34

Au deuxième jour du procès militaire du crash mortel d'un F/A-18 en 2016 au col du Susten (BE/UR), le contrôleur aérien accusé d'homicide par négligence a déclaré avoir réalisé trop tard son «lapsus». «Le niveau de stress était élevé», a-t-il souligné vendredi.

Le F/A-18 du pilote en formation s'est écrasé dans une paroi rocheuse onze mètres en dessous d'une crête. Le contrôleur aérien a déclaré vendredi avoir réalisé trop tard son "lapsus" dans l'altitude minimale de vol qu'il lui avait ordonnée (archives).
Le F/A-18 du pilote en formation s'est écrasé dans une paroi rocheuse onze mètres en dessous d'une crête. Le contrôleur aérien a déclaré vendredi avoir réalisé trop tard son "lapsus" dans l'altitude minimale de vol qu'il lui avait ordonnée (archives).
ATS

Keystone-SDA, gf, ats

L'aiguilleur du ciel de Skyguide, basé à Meiringen (BE), où la patrouille de deux F/A-18 a décollé le 29 août 2016, a ordonné par erreur une altitude minimale trop basse au pilote de 27 ans, victime du crash contre une paroi rocheuse dans des conditions de visibilité mauvaises. Il a indiqué une altitude minimale de 10'000 pieds (3048 mètres) au lieu de 15'000 pieds (4572 mètres).

«Je suppose que j'ai fait un lapsus», a dit le prévenu au Tribunal militaire 2 réuni à Muttenz (BL). Il ne s'en est rendu compte qu'en parlant avec la centrale d'intervention, a ajouté le contrôleur aérien.

Il était alors trop tard pour avertir son collègue basé à Dübendorf (ZH), qui avait pris le relais. Le crash est survenu sur sol bernois, à une altitude de 3319 m, onze mètres sous la crête, 58 secondes après l'indication erronée de l'altitude minimale à observer. Les juges d'instruction n'ont pas pu se baser sur la boîte noire détruite.

Séparation des ordres de vol

Comme le pilote leader de la patrouille, aussi accusé, n'a pas respecté la procédure de décollage prescrite, son camarade en formation n'a pas pu se brancher sur le même radar. Constatant que les échos radar des deux avions se touchaient, le contrôleur aérien de Skyguide a décidé «instinctivement» de donner des instructions de vol séparées.

«Si je ne l'avais pas fait, les deux avions de chasse se seraient peut-être percutés», a souligné le prévenu. Ce dernier s'est alors concentré sur cette séparation des instructions de vol. «C'est ma mission principale», a-t-il rappelé.

Le contrôleur aérien et le pilote leader de la patrouille sont accusés d'homicide par négligence, d'inobservation des prescriptions de service par négligence, d'entrave à la circulation publique par négligence ainsi que d'abus et dilapidation de matériel par négligence. Leur procès doit se terminer mardi, jour du jugement.