CycloneCyclone: évacuations au Honduras et au Guatemala
ATS
14.11.2020 - 06:53
Les autorités du Honduras et du Guatemala ont annoncé vendredi des évacuations de populations en raison de la menace d'un deuxième cyclone en deux semaines en Amérique centrale. L'ouragan Eta y a fait plus de 200 morts.
Après Eta, la tempête tropicale Iota se renforçait vendredi sur les eaux chaudes de la mer des Caraïbes, menaçant des zones et des populations déjà sinistrées.
Iota suit en effet la même trajectoire que le cyclone Eta et pourrait devenir un ouragan de catégorie 2 ou 3, sur une échelle de cinq, avant d'atteindre la côte caraïbe du nord du Nicaragua, selon le centre américain de surveillance des ouragans NHC.
Les autorités du Honduras ont ordonné vendredi des évacuations forcées par la police et l'armée dans la région de San Pedro Sula, la deuxième ville et capitale industrielle du pays, à 180 km au nord de la capitale.
La vallée de San Pedro Sula a déjà été durement frappée la semaine dernière par l'ouragan Eta, dont les pluies diluviennes ont provoqué des inondations dévastatrices et des glissements de terrain.
Sols saturés
Au Guatemala, l'organisme de prévention des catastrophes Conred a appelé les habitants des zones les plus menacées, au nord et au nord-est du pays, à évacuer «volontairement» vers des refuges. La Conred a également recommandé de ne pas s'approcher des cours d'eau et des autres zones à risque.
le Guatemala a aussi été balayé par les pluies torrentielles du cyclone Eta, faisant plus de 150 morts et disparus dans le pays après avoir touché terre au Nicaragua comme ouragan de catégorie 4.
«Nos sols sont plus que saturés et il est prévisible que nous ayons à déplorer de nouveau les conséquences (du passage de Iota) sur les infrastructures et l'agriculture», a averti le président guatémaltèque Alejandro Giammattei.
Alerte rouge
Le Honduras est en «alerte rouge (qui) ordonne des évacuations forcées» avec l'intervention des forces de police et de l'armée, a indiqué à l'AFP Julissa Mercado, porte-parole de la protection civile (Copeco).
Cette «alerte rouge est pour une durée indéfinie» en raison de la menace, a précisé la porte-parole de la protection civile du Honduras où Eta a fait plus de 60 morts et affecté 2,7 millions d'habitants. Plus de 40'000 personnes ont dû quitter leurs maisons en raison des inondations et sont toujours hébergées dans des refuges, selon la Copeco.
Au Nicaragua, les secours ont commencé à évacuer plusieurs communautés indigènes de la zone du rio Coco, le fleuve constituant la frontière avec le Honduras. «Nous demandons que les gens se préparent dans le plus grand calme» car ce cyclone «menace de causer des inondations et des désastres», a déclaré à une radio locale Rose Cunnigham, maire de la municipalité de Waspam (nord-est), frontalière avec le Honduras.
Vendredi, les autorités de Waspam avaient envoyé des embarcations pour évacuer les populations du territoire de Cap Gracias a Dios, sur la mer des Caraïbes, et des autobus pour emmener des habitants de la Côte des moustiques.
Pays industrialisés pointés du doigt
Le président du Guatemala a accusé vendredi les pays industrialisés d'être responsables des catastrophes causées par le changement climatique et qui ravagent la région.
A l'occasion d'une réunion à Guatemala avec son homologue du Honduras Juan Orlando Hernandez, le président Giammattei a exigé des pays industrialisés qu'ils «répondent» pour «les dégâts qu'ils ont causés au climat» et dont les conséquences frappent les pays vulnérables au changement climatique comme ceux d'Amérique centrale.
MM. Giammattei et Hernandez demanderont dès lundi des aides à la Banque centroaméricaine d'intégration économique (BCIE) à Tegucigalpa en demandant que l'apport de ces fonds n'alourdisse pas la dette publique du Honduras et du Guatemala. Les deux chefs d'Etat ont appelé leurs homologues du Nicaragua Daniel Ortega, et du Salvador Nayib Bukele, à s'associer à leur démarche.
Le président Hernandez a annoncé également qu'ils feront appel aux «fonds verts pour le climat» et à des aides de la Banque interaméricaine de développement (BID) et de la Banque Mondiale (BM).