Disparus d'Amazonie Découverte de restes «apparemment humains»

beko

11.6.2022 - 08:08

Les autorités ont annoncé la découverte vendredi de «matière organique apparemment humaine» au cours des recherches liées à la disparition du journaliste britannique Dom Phillips et de l'indigéniste brésilien Bruno Pereira dans une zone reculée de l'Amazonie brésilienne.

beko

«Les équipes de recherche ont localisé dans la rivière, près du port d'Atalaia do Norte, de la matière organique apparemment humaine» qui sera soumise à une expertise, a indiqué dans un communiqué la police fédérale (PF), porte-voix des recherches qu'elle mène avec les forces armées et des équipes locales.

La PF n'a pas précisé si la matière organique avait été trouvée à l'endroit où des pompiers enquêtaient sur des traces d'excavation, sur la rive de la rivière Itaquaí, dans l'Etat d'Amazonas, où se rendaient les deux hommes lorsqu'ils ont disparu.

«On nous a parlé d'un monticule de terre, comme s'il y avait eu une excavation sur place, comme si on avait enfoui quelque chose, et jeté de la boue par-dessus», avait dit le sous-lieutenant des pompiers, Geonivan Maciel, à des journalistes. «Nous allons sonder au fond pour voir si nous trouvons quelque chose.» «Nous ne pouvons pas dire qu'il y ait la moindre trace concrète», a-t-il poursuivi, «mais nous allons voir si on trouve quelque chose qui pourrait permettre de faire un lien avec les deux disparus».

Après un démarrage très lent, la police fédérale et l'armée brésiliennes ont intensifié les recherches des deux hommes, qui ont été vus pour la dernière fois dimanche matin dans la localité de Sao Gabriel, non loin de leur destination, Atalaia do Norte. Un homme, qualifié de «suspect» a été placé en détention et des traces de sang sur son bateau devaient être analysées.

Bolsonaro sous pression

La PF avait dit mercredi qu'elle n'excluait «aucune piste», y compris celle de l'homicide, dans une région considérée comme «dangereuse». Selon des militants indigènes locaux, Bruno Pereira était fréquemment menacé pour son combat contre l'empiètement sur les terres indigènes.

Le gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro a été critiqué par les proches des disparus et les groupes indigènes pour son retard dans le déploiement des recherches. «Dès le premier instant, nos forces armées et la Police fédérale se sont mobilisées dans la recherche inlassable de ces personnes», s'est défendu vendredi M. Bolsonaro dans son discours au Sommet des Amériques à Los Angeles.

Cette déclaration intervenait juste après celle du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, qui avait jugé «extrêmement lente» la réponse de Brasilia aux disparitions et s'était dit préoccupé par la disparition de ces deux personnes, ainsi que par les attaques contre des militants et des journalistes au Brésil.

Jair Bolsonaro avait précédemment qualifié l'expédition de MM. Phillips et Pereira d'«aventure». «Dans cette région, on est généralement escorté», avait-il lâché jeudi.