Commerce de détail Damien Piller se défend contre Migros

ATS

27.8.2019 - 14:35

Damien Piller dit ne rien vouloir lâcher dans le conflit qui l'oppose à Migros. Un audit, commandé par l'administration de la coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg, le blanchit des accusations de gestion déloyale formulées par le géant orange.

La conférence de presse tenue mardi à Fribourg a rappelé la détermination de l'homme d'affaires fribourgeois (commerce de détail, immobilier, médias et aviation). Il en veut notamment à l'avocat mandaté par la Fédération des coopératives Migros (FCM) à l'origine des allégations et des dénonciations pénales à son encontre.

L'homme de loi, qui travaille régulièrement pour la FCM, en a pris pour son grade. L'événement a servi à livrer les premières conclusions du rapport indépendant produit par l'avocat genevois Alan Hughes. Ce dernier blanchit Damien Piller, président de l'administration de Migros Neuchâtel-Fribourg, en écartant tout enrichissement illégitime.

Alan Hughes ne peut écarter d'éventuels conflits d'intérêts. «Des investigations sont encore nécessaires», a-t-il affirmé. L'affaire, qui a éclaté au grand jour début juillet, est liée à la construction de magasins Migros à Belfaux (FR) et à La Roche (FR), avec selon la FCM des factures sans justification pour 1,7 million de francs.

Puissance de Zurich

L'homme d'affaires fribourgeois préside l'administration de la coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg, à Marin (NE), depuis bientôt 23 ans. Une chose est certaine, il ne briguera pas de nouveau mandat en juin prochain. Mais en attendant, il a répété vouloir laver son honneur dans le cadre d'un conflit ouvert depuis des mois avec la FCM.

L'avocat de l'administration de la coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg, André Clerc, a mis en lumière une «guerre entre Zurich et une société régionale». La toute-puissance venue des bords de la Limmat est aussi avancée par Damien Piller, pour qui on essaie de faire croire que «le siège brûle à Marin, alors qu'il n'y a pas d'incendie».

Promis il y a deux mois, l'audit neutre devra encore apporter des éléments. Mais André Clerc a d'ores et déjà dénoncé les entraves mises en oeuvre par la FCM pour empêcher la direction de Migros Neuchâtel-Fribourg de collaborer. Un aspect qui démontre la complexité de l'affaire qui met en jeu un conflit de personnes, a-t-il été donné à comprendre.

Cause romande

Vu comme un défenseur de la cause romande sur les bords de la Limmat, Damien Piller voit une possible issue: «J'aimerais qu'on se mette autour d'une table pour dissiper les malentendus» et «arrêter de dire que j'ai magouillé», avec le retrait des deux plaintes pénales sur lesquelles le Ministère public fribourgeois doit enquêter.

«Le fonctionnement de Migros Neuchâtel-Fribourg n'est pas affecté», a assuré Philippe Menoud, vice-président de l'administration de la coopérative. Même si la menace de suspendre les livraisons de produits a été brandie par la FCM, a révélé André Clerc, qui a traduit en allemand certains propos pour les journalistes venus d'outre-Sarine.

La FCM reproche à Damien Piller une possible gestion déloyale. Elle a transmis des documents à la justice, tout en reconnaissant au président de Migros Neuchâtel-Fribourg la présomption d'innocence. La coopérative emploie quelque 3000 personnes dans les deux cantons et réalise un chiffre d'affaires annuel de 800 millions de francs.

Décision unanime

Le dépôt de la plainte initiale s'appuie sur «une décision unanime» de l'administration de la FCM. Quelques jours plus tard, la direction de Migros Neuchâtel-Fribourg en faisait de même. «Sur instruction de Zurich», ont dénoncé plusieurs intervenants. «Même si cela n'aggrave pas le cas», a précisé André Clerc.

Damien Piller est encore soupçonné d'avoir attribué plus de 3 millions de francs de travaux d'aménagement de magasins à des entreprises dont il est actionnaire. Il a lui aussi déposé une plainte pénale pour atteinte à l'honneur, en affirmant que l'expert de la FCM ne parlait pas le français, langue des personnes auditionnées.

Le promoteur immobilier a précisé s'être récusé lorsque des décisions en lien avec les chantiers ont été prises. Les comptes de Migros Neuchâtel-Fribourg des années de la construction n'ont fait l'objet d'aucune remarque ou recommandation dans le cadre de leur révision, a encore noté André Clerc.

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