Amazonie Environnement: Paris met le Brésil sous pression

ATS

23.8.2019 - 14:45

Emmanuel Macron a estimé vendredi que son homologue brésilien Jair Bolsonaro mentait sur ses engagements en faveur de l'environnement. Dans ces conditions, la France s'oppose au traité de libre échange controversé UE-Mercosur. Dublin a proféré une menace identique.

«Compte tenu de l'attitude du Brésil ces dernières semaines, le président de la République ne peut que constater que le président Bolsonaro lui a menti lors du sommet (du G20, ndlr) d'Osaka», a déclaré l'Elysée, estimant que «le président Bolsonaro a décidé de ne pas respecter ses engagements climatiques ni de s'engager en matière de biodiversité». «Dans ces conditions, la France s'oppose à l'accord Mercosur en l'état», poursuit la présidence française.

Les feux de forêt qui se propagent rapidement en Amazonie sont en train de devenir un sujet diplomatique majeur aux multiples répercussions internationales, tandis que se multiplient les appels à sauver le «poumon de la planète».

M. Macron s'était alarmé jeudi dans un tweet des feux qui ravagent la plus vaste forêt tropicale de la planète, parlant de «crise internationale» et donnant rendez-vous aux pays industrialisés du G7, qui s'ouvre samedi à Biarritz (sud de la France) «pour parler de cette urgence».

Discussions au G7

La chancelière Angela Merkel ainsi que le canadien Justin Trudeau, deux des membres du G7, ont également jugé impératif de parler de ces incendies massifs pendant la réunion de Biarritz.

Le président brésilien a accusé en retour son homologue français de vouloir «instrumentaliser» le sujet «pour des gains politiques personnels». «La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au (sommet du) G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au 21e siècle», a également tweeté M. Bolsonaro, un climato-sceptique.

Tout comme la France, l'Irlande a menacé vendredi de voter contre l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur si le Brésil ne protège pas la forêt amazonienne.

Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a expliqué que l'Irlande allait «suivre de près les actions environnementales du Brésil» lors des deux prochaines années avant le vote prévu sur l'accord UE-Mercosur.

L'accord de libre échange entre l'UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), signé fin juin après 20 ans de tractations, est très critiqué, notamment par le secteur agricole ou les écologistes.

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ATS