MaltraitanceDe plus en plus de personnes âgées victimes de violences
tl, ats
8.4.2022 - 15:55
Près de 300'000 personnes âgées sont victimes de violences. L'année dernière, le nombre de cas de maltraitance et d'abus signalés à l'Office indépendant des plaintes pour personnes âgées (Uba) a augmenté de 23%.
08.04.2022, 15:55
08.04.2022, 15:57
ATS
Moins de 5% des cas de maltraitance et d'abus sont signalés à des services spécialisés, indique l'Uba dans un communiqué publié vendredi. L'année dernière, le service des plaintes a été contacté 604 fois. Il a pris en charge 382 cas de conflit et 99 cas de violence.
Ce qui se passe dans la sphère privée reste encore plus souvent caché en temps de crise ou de pandémie, prévient Uba. Le retour peu à peu à la normale dès l'année dernière a permis aux personnes concernées, aux proches ou des témoins de signaler plus souvent des cas de violence.
Le travail d'information reste important, souligne l'office. Plus le sujet est médiatisé, plus les cas signalés sont nombreux et plus il est facile d'aider les personnes âgées concernées.
Humiliation, menace, privation d'amour
Selon Uba, les personnes âgées ont été victimes de maltraitance et d'abus dans 53 cas sur 99 au total. Il s'agissait en majorité de femmes de plus de 80 ans. La plupart du temps, les personnes concernées ont subi des mauvais traitements psychologiques tels que des humiliations, des menaces, des privations d'amour, des critiques épuisantes, des silences de plusieurs jours ou des reproches incessants.
La maltraitance n'est pas toujours intentionnelle, elle peut même provenir de bonnes intentions, par exemple d'une surprotection, selon Uba.
Le nombre de 46 cas de négligence attire l'attention. La maltraitance ou la négligence des personnes âgées seraient souvent dues à une surcharge de la prise en charge et des soins par les proches. En effet, la prise en charge des personnes âgées à domicile n'est pas toujours une activité choisie. Elle devient en outre plus exigeante au fil du temps et est souvent effectuée sans préparation ni formation suffisantes.
Selon Uba, il ne s'agit pas non plus toujours d'une situation de violence aiguë nécessitant l'intervention de la police ou d'une infraction pénale. La maltraitance psychologique peut se développer insidieusement en cas de dépendance croissante, de modification des rapports de force et de surmenage dans les relations de couple et parents-enfants.
Dans de telles situations, la possibilité de s'adresser à un centre d'accueil à bas seuil, où une aide confidentielle, est d'une grande importance, souligne encore l'office. Plus cela se fait tôt, mieux c'est.