Santé, formation et tourisme Des secteurs où bilinguisme est le bienvenu

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29.12.2021 - 11:00

Les résultats de l'enquête sur le bilinguisme lancée en octobre dernier par les districts valaisans de Sierre et Loèche sont connus. Les sondés souhaitent davantage de bilinguisme dans la santé, la formation et le tourisme. La balle est dans le camp des décideurs.

Un rapprochement des districts de Sierre et de Loèche d'un point de vue linguistique est jugé comme une plus-value par la majorité des personnes sondées dans le cadre de l'enquête menée par le Forum du bilinguisme.
Un rapprochement des districts de Sierre et de Loèche d'un point de vue linguistique est jugé comme une plus-value par la majorité des personnes sondées dans le cadre de l'enquête menée par le Forum du bilinguisme.
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Le but était de prendre le pouls des habitants des deux districts sur leur rapport à la seconde langue officielle, soit le français ou l'allemand. Le 5 novembre, date butoir, mille personnes avaient donné une quinzaine de minutes de leur temps pour répondre à une série de questions «pointues» et «exigeantes». Au final, 787 questionnaires dûment remplis ont pu être pris en compte pour l'enquête.

«Nous sommes satisfaits de ce résultat. Nos données se basent sur une représentation hommes-femmes à parité et sur une population adulte issue de toutes les tranches d'âge de 26 à 65 ans. Les sondés représentent les 22 communes qui composent les districts de Sierre et de Loèche, avec 56% de francophones et 40% de germanophones», détaille pour Keystone-ATS Virginie Borel, directrice du Forum du bilinguisme de Bienne, chargé de l'enquête.

Soigné dans sa langue

Le questionnaire portait sur une dizaine de thèmes, mais «les résultats les plus marquants concernent le domaine très sensible de la santé ainsi que la formation et le tourisme», précise Virginie Borel. Ainsi, une majorité des sondés évaluent la deuxième langue officielle comme «très importante à indispensable» dans la santé (60%), dans la formation (68%) et dans le tourisme (plus de 70%).

Dans le détail, 84% des personnes interrogées veulent être soignées et médicalement suivies dans leur langue. «Cela n'est pas une surprise mais constitue un défi pour l'Hôpital du Valais qui planche déjà sur la problématique et pourrait mettre sur pied des Tandems linguistiques pour le personnel», commente Virginie Borel.

En ce qui concerne la formation, 66% des sondés estiment que les autorités devraient offrir la possibilité de suivre un enseignement facultatif bilingue à tous les niveaux de la scolarité obligatoire. Un voeu partiellement exaucé uniquement dans les grandes villes de la partie romande du canton.

En matière de tourisme, 90% des sondés estiment que les offices de tourisme et les sites touristiques devraient systématiquement proposer leurs offres au minimum en français et en allemand. Ils sont plus de 80% à souhaiter que leurs districts respectifs utilisent le bilinguisme comme un élément déterminant de promotion.

«Côte à côte mais pas ensemble»

A la question «Quel rôle devraient jouer les deux districts en matière de bilinguisme?», 71% des personnes interrogées répondent qu'ils devraient faire le lien entre la partie francophone et germaphone du canton et 66% qu'ils devraient être un exemple à suivre concernant la pratique des langues. «Un rapprochement des deux districts d'un point de vue linguistique est jugé comme une plus-value par la majorité des sondés», explique Virginie Borel.

Mais il y a du pain sur la planche et les personnes interrogées en sont très conscientes: 73% d'entre elles constatent en effet que francophones et germanophones «vivent plutôt côte à côte mais pas ensemble».

Ateliers et décideurs

Le Forum du bilinguisme a également organisé trois ateliers réunissant des décideurs des deux régions pour affiner les résultats. Le 25 novembre, les principaux résultats étaient présentés aux présidents de communes; le rapport final est désormais dans les mains des préfets des districts.

«Nous avons aussi listé des mesures concrètes à mettre en place. Les politiques doivent maintenant s'en emparer et informer le public de ce qui va être entrepris», estime Virginie Borel.

Le coût de l'étude s'est élevé à 25'000 francs. Les partenaires ont informé la population du lancement de l'enquête via une conférence de presse, quelques annonces dans des médias locaux et un flyer tout ménage qui n'a pas atterri dans les boîtes aux lettres hostiles aux publicités.