En appel Deux ex-skinheads condamnés à 5 et 8 ans de prison pour meurtre

ATS

5.6.2021 - 09:13

La cour d'assises de l'Essonne, en France, a condamné vendredi en appel deux anciens skinheads à huit et cinq ans d'emprisonnement pour la mort d'un militant d'extrême gauche à Paris en 2013. Les peines sont moins lourdes qu'en première instance.

Keystone-SDA

Un rassemblement avait eu lieu à Saint Michel en 2013 après la mort du jeune militant d'extrême gauche Clément Méric, décédé après s'être cogné la tête en luttant contre les skinheads à Paris (archives).
Un rassemblement avait eu lieu à Saint Michel en 2013 après la mort du jeune militant d'extrême gauche Clément Méric, décédé après s'être cogné la tête en luttant contre les skinheads à Paris (archives).
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Après cinq heures de délibération, les deux accusés ont été reconnus coupables de violences volontaires ayant entraîné la mort du jeune militant antifasciste, sans intention de la donner. Des violences volontaires aggravées par deux circonstances: l'usage d'une arme et la réunion.

«Clément Méric a été victime d'une agression par des bras armés par des poings américains, mais aussi par une idéologie violente qui a été un poison tant pour les accusés que pour les victimes», a déclaré l'avocate représentant la famille de la victime.

Sept secondes fatales

Le 5 juin 2013, une brève rixe éclate entre militants d'extrême gauche et d'extrême droite, en marge d'une vente privée de vêtements de la marque Fred Perry. Sept secondes fatales à la victime de 18 ans, qui s'écroule sur le bitume après avoir été frappée au visage.

Vendredi, les deux accusés ont accueilli leur condamnation dans le calme. L'un des condamnés, 28 ans, avait reconnu avoir porté les coups mortels. En première instance, il avait écopé de onze ans d'emprisonnement.

En appel, il avait plaidé la légitime défense, se disant «désolé» de la mort «horrible» de Clément Méric mais assurant s'être défendu d'un «guet-apens» orchestré par les militants antifascistes. La cour a rejeté à la majorité absolue cette question de la légitime défense et l'a condamné à huit ans d'emprisonnement.

L'autre accusé, âgé de 27 ans, avait écopé de sept ans en première instance. Même s'il n'avait pas frappé Clément Méric, la cour d'assises de Paris avait jugé que sa participation à la bagarre avait empêché les camarades de Clément Méric de venir en aide à la victime. En appel, il avait également assuré s'être défendu, ce que la cour de l'Essonne a rejeté, en le condamnant à cinq ans d'emprisonnement.