Réintroduction Deux jeunes gypaètes, Obwaldera et Marco, relâchés à Obwald

rl, ats

11.6.2023 - 18:41

Deux jeunes gypaètes barbus ont été relâchés dimanche dans le canton d'Obwald. Agés d'environ trois mois, ils ne peuvent pas encore voler. Leur nouveau foyer temporaire est une niche de 20 mètres de large sous un affleurement rocheux, à 2000 mètres d'altitude.

Le gypaète barbu, qui se nourrit principalement d'ossements d'ongulés morts, a longtemps été injustement considéré comme un voleur d'agneaux. En 1913, il avait été exterminé dans tout l'arc alpin.
Le gypaète barbu, qui se nourrit principalement d'ossements d'ongulés morts, a longtemps été injustement considéré comme un voleur d'agneaux. En 1913, il avait été exterminé dans tout l'arc alpin.
ATS

La réintroduction dans la réserve fédérale du Huetstock, au-dessus de Melchsee-Frutt, s'est déroulée sans problème, a déclaré Daniel Hegglin, directeur de la fondation Pro Gypaète, à l'agence de presse Keystone-ATS. Les animaux se portent bien.

Les gypaètes sont surveillés pendant leur première semaine dans la nature, et des charognes ramassées par le garde-chasse leur sont jetées en guise de nourriture. Les oiseaux commencent en effet à voler autour de quatre mois.

La femelle, parrainée par les communes du canton, s'appelle Obwaldera. Elle vient d'une station ornithologique autrichienne. Le mâle, baptisé Marco en l'honneur du skieur obwaldien Marco Odermatt, vient lui du zoo de Tallinn, en Estonie.

Nouveau matériel génétique

La fondation a fait de cette réintroduction un petit évènement. Environ 350 personnes y ont participé. Elles ont pu apercevoir les jeunes gypaètes et ont reçu des informations sur le projet de réintroduction.

Ce lâcher vise à apporter du nouveau matériel génétique dans la population des gypaètes issus de programmes d'élevage. La diversité génétique est en effet faible et des problèmes de consanguinité pourraient compromettre le succès de la réintroduction.

Les jeunes gypaètes apprennent généralement à voler sans leurs parents, sans problème et au même âge. Ils font déjà leurs premiers «exercices de vol», selon Daniel Hegglin. En battant des ailes, ils développent la musculature nécessaire. Les premiers vols sont encore souvent freinés par des atterrissages en catastrophe. «Mais cela évolue ensuite assez rapidement», a précisé le directeur de la fondation.

Mauvaise réputation infondée

Le gypaète barbu, qui se nourrit principalement d'ossements d'ongulés morts, a longtemps été injustement considéré comme un voleur d'agneaux. En 1913, il avait été exterminé dans tout l'arc alpin.

La réintroduction de l'animal, dont la tête est ornée d'une barbe sombre et hérissée, a débuté en 1986 en Autriche. Il y a aussi eu des lâchers en France et en Italie. En Suisse, la réintroduction a commencé il y a 30 ans avec le premier lâcher dans le parc national des Grisons.

Selon la fondation Pro Gypaète, des couples nicheurs se sont formés depuis lors dans 26 territoires des Alpes suisses et 138 gypaètes au total auraient éclos.

rl, ats