Le grand patron du Paléo Festival de Nyon se réjouit de voir revivre l'événement après la pause forcée du Covid. Il évoque son sentiment à quelques jours du coup d'envoi de l'édition 2022.
Daniel Rossellat : «Devoir tout décaler à cause de PNL serait un manque de respect total»
Daniel Rossellat, directeur du Paléo, met en garde le duo de rappeurs français PNL, qui bâcle actuellement ses concerts.
15.07.2022
Avec des têtes d'affiche comme Kiss, Stromae, Angèle, Francis Cabrel ou Sting, le 45ème Paléo Festival de Nyon s'annonce sous les meilleurs auspices, du 19 au 24 juillet. Une édition particulière, puisque les deux précédentes ont dû être annulées en raison de la pandémie. Le fondateur et président du plus grand festival open air de Suisse livre ses impressions.
Quel est votre sentiment à quelques jours de l'ouverture, après deux ans d'attente?
C'est un mélange entre excitation et appréhension. De l'excitation parce qu'effectivement, ça fait presque trois ans que l'on a vécu le dernier jour du festival 2019. Mais en même temps, il y a forcément quelques craintes quant aux risques liés à l'organisation d'une manifestation de ce type.
Des risques par rapport au Covid, ou à d'autres facteurs?
D'abord la météo reste un facteur extrêmement important, puisque c'est un festival en plein air avec des constructions provisoires. On a vu la tempête aux Eurockéennes de Belfort; d'autres festivals ont dû être annulés aussi. Il y a bien sûr le Covid, également. Le phénomène reste relativement bénin, mais certains membres de l'équipe peuvent être à l'arrêt pendant quelques jours. Enfin, il est possible que les artistes aient le Covid, on l'a vu récemment avec Metallica ou avec Mick Jagger: on n'est pas à l'abri d'une annulation.
Actuellement, le groupe PNL fait polémique. Ils sont arrivés très en retard à deux de leurs derniers concerts et n'ont joué que très peu de temps: avez-vous pris les devants pour vendredi prochain?
Nous en avions discuté avec le responsable de la programmation, Jacques Monnier, déjà avant ces derniers épisodes: on nous avait dit qu'ils étaient un peu coutumiers du fait. Je ne sais pas si le but est de se rendre important en se faisant attendre ou s'il y a d'autres raisons. Nous en avons parlé avec leur manager, pour expliquer qu'il est crucial de respecter l'horaire. Pas seulement parce que nous sommes suisses (rires), mais parce qu'après leur prestation, quatre concerts débutent immédiatement sur d'autres scènes. Donc devoir tout décaler serait un manque de respect total pour le public et pour les autres artistes.
À quel(s) concert(s) est-on sûr de vous voir cette année?
C'est un peu injuste pour tous les autres, mais je dirais au moins deux. Le concert de Kiss, d'abord, parce que c'est quelque chose d'assez extraordinaire et parce qu'une fois qu'ils joueront, le festival sera lancé. Ce sera un moment de grande émotion. Et puis le concert de Stromae, parce qu'à la fin de son concert, cela signifiera que nous avons mené ce festival avec succès. Et ce sera un grand sentiment de joie mêlé de soulagement.
Vous avez 68 ans, c'est la 45ème édition, songez-vous parfois à passer le témoin?
Ce n'est pas un sujet tabou, on a un projet de transition qui est déjà amorcé. J'ai l'espoir d'aller jusqu'à la 50ème édition. Evidemment, avec le Covid, cela prolonge mon mandat de deux ans, mais j'aimerais bien y arriver si je n'ai pas de problème de santé et que l'association continue de me faire confiance.