Le champion néo-zélandais Rowland Smith lors du championnat du monde de tonte de mouton, le 5 juillet 2019 au Dorat (Haute-Vienne)
Le Francais Christophe Riffaud lors des championnats du monde de tonte de mouton au Dorat (Haute-Vienne), le 5 juillet 2019
Championnat du monde de tonte de mouton au Dorat (Haute-Vienne), le 5 juillet 2019
Du mental au physique, le tondeur de mouton se prépare comme un grand sportif
Le champion néo-zélandais Rowland Smith lors du championnat du monde de tonte de mouton, le 5 juillet 2019 au Dorat (Haute-Vienne)
Le Francais Christophe Riffaud lors des championnats du monde de tonte de mouton au Dorat (Haute-Vienne), le 5 juillet 2019
Championnat du monde de tonte de mouton au Dorat (Haute-Vienne), le 5 juillet 2019
Concentrés, les tondeurs font quelques échauffements avant de commencer la compétition sur le podium de tonte dans la petite ville du Dorat (Haute-Vienne), car pour les meilleurs, avoir une forme olympique et un mental d'acier sont les clés de la victoire au championnat du monde de tonte de mouton, considéré comme un véritable sport.
Force, endurance, concentration: le Néo-Zélandais Rowland Smith travaille tel un sportif de haut-niveau. Cardio, musculation... Il s'entraîne trois à quatre fois par semaine après ses huit heures de travail durant lesquelles il a tondu 350 à 450 moutons.
«Si nous voulons être les meilleurs, nous devons faire des efforts», souligne le champion de Nouvelle-Zélande, suivi par un entraîneur anglais ces dernières années. Comme la plupart de ses compatriotes de haut niveau, qui peuvent être aussi connus que certains joueurs de rugby, l'expérience est la clé du succès.
«Des années de pratique ! Une large partie d’entre nous en Nouvelle-Zélande, ont grandi parmi des élevages de brebis, où leurs parents étaient des tondeurs, donc c’est dans notre sang», souligne ce trentenaire qui a commencé à tondre à 12 ans.
Aussitôt l'école terminée, il a pris goût aux compétitions et aux voyages. «Ce qui est unique avec la tonte, c'est qu'on peut voyager à travers le monde: Europe, Etats-Unis, Royaume-Uni», souligne-t-il, après avoir posé ses valises dans son pays natal.
Comme les vendanges, nombreux sont ceux qui vont tondre dans les deux hémisphères, un moyen d’acquérir de l'expérience surtout pour ceux qui vont en Nouvelle-Zélande, pays où la tonte de mouton est un sport à part entière.
Ce métier permet aussi de bien gagner sa vie, selon Rowland Smith, qui tond 70.000 à 90.000 moutons chaque année, à 2,30 dollars néo-zélandais (1,30 euro) la bête.
Mais pas partout. L'équipe d'Argentine a ainsi eu beaucoup de mal à participer à ces Mondiaux: payer 38 centimes d'euros par brebis, réduit à dormir dans des cabanes sans eau, ni électricité dans les fermes.
- «Sport technique et d'anticipation» -
Des conditions loin d'être idéales pour préparer ce Mondial car «la tonte de mouton, c'est un sport technique et d'anticipation», estime Christophe Riffaud, le nouveau champion de France en tonte à la machine depuis vendredi.
«C'est très sportif. Il faut entretenir le physique, faire du sport hors de la saison de tonte, des étirements pendant la saison, travailler le mental comme dans tous les sports et avoir une hygiène de vie», souligne M. Riffaud, qui s'occupe aussi de l'organisation de ce Mondial rassemblant plus de 300 compétiteurs venus de 34 pays, de l'Uruguay à la Norvège.
Sans entraînement régulier, la tonte peut provoquer des douleurs aux lombaires, aux bras très sollicités pour la tonte aux forces (ciseaux à grandes lames), aux poignées, à la nuque et un vieillissement prématuré du corps dû aux gestes répétitifs, selon la Mutualité sociale agricole (MSA) qui présentait samedi au Mondial une étude sur les traumatismes musculo-squelettiques liés à la tonte.
«C'est un véritable sport car on va solliciter beaucoup de muscles et d'articulations. Le coeur monte à des rythmes importants», selon Stéphane Dardillac, conseiller prévention à la MSA.
Echauffement et étirement sont primordiaux: «le coeur monte à 160 pulsations contre 60 pour un sportif au repos», explique la kinésithérapeute Sandrine Boussin qui ne cesse de masser jusqu'à la fin de la compétition dimanche les compétiteurs aux côtés d'une réflexologue.
Sous ses mains, les muscles de la Française Jalle Resneau se détendent. «C'est un métier qui est physiquement très violent, reconnaît la jeune femme qui pratique la tonte à la machine. On ne fait pas ce qu’il faut pour bien s'étirer le matin et bien s'étirer le soir, on ne le fait jamais. Donc là je profite!»
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