Procès ouvertElle prépare la scène de crime et tue son petit ami après un rapport sexuel
AFP
30.1.2024
Le procès d'une infirmière de 29 ans s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Seine-Maritime pour avoir poignardé mortellement son petit ami après une relation sexuelle en 2021.
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30.01.2024, 13:43
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«Je ne suis pas sûre d'avoir la réponse sur la préméditation, je suis ici pour assumer les faits que j'ai commis», a déclaré Lucile Candela-Cointe au premier jour de son procès.
Le 17 juin 2021, des policiers de la brigade anti-criminalité ont trouvé dans son appartement au Havre une jeune femme couverte de sang au téléphone avec les pompiers, déclarant avoir poignardé son ami.
A l'entrée de la chambre, un homme nu de 25 ans était allongé sur le dos dans une mare de sang, une plaie de trois centimètres à la base du cou, le corps froid.
Dans l'escalier, des bougies chauffe-plat étaient disposées sur chacune des 17 marches. Des cordelettes ont été retrouvées autour du lit et une dague, offerte auparavant par la victime, ensanglantée sur le matelas.
Immédiatement placée en garde à vue, l'accusée a reconnu les faits: elle a poignardé son compagnon allongé nu sur le lit, les yeux fermés, après un rapport sexuel.
Mme Candela-Cointe a dit avoir agi par jalousie après avoir découvert sur l'ordinateur de la victime une conversation entre lui et une autre femme, tout en reconnaissant que le couple était dans une «relation libre».
Relation toxique
L'accusée, passée par khâgne et médecine avant de devenir infirmière, a avoué avoir déjà envisagé et scénarisé sa propre mort comme celle de la victime. Le couple pratiquait des relations sadomasochistes et user de violence et d'armes de type couteau.
L'infirmière, au casier judiciaire vierge, témoignait également s'être sentie délaissée au moment d'un avortement deux semaines plus tôt, aucun des deux ne souhaitant un enfant. Les auditions des proches ont révélé une relation toxique, qui s'est intensifiée en 2020 après une première rencontre en 2014.
Me Ghislain Fay, avocat de l'accusée, a déclaré à l'AFP que sa cliente «n'a pas encore intégré la mort» de son ami. «Il y a un doute sur la préméditation, elle envisageait de mourir elle-même», a-t-il ajouté.
Pour Me Isabelle Missoty, avocate des parties civiles, a estimé pour sa part qu'"un certain nombre d'éléments objectifs plaident pour la préméditation : avoir préparé la scène de crime et annoncé en amont à des amis sa volonté de le tuer".