Syrie Enfants de djihadistes australiens rapatriés

ATS

24.6.2019 - 06:40

«Des enfants ne devraient pas être punis pour les crimes de leurs parents», a fait savoir le Premier ministre australien Scott Morrison après le rapatriement de Syrie de huit enfants de djihadistes aujourd'hui décédés.
«Des enfants ne devraient pas être punis pour les crimes de leurs parents», a fait savoir le Premier ministre australien Scott Morrison après le rapatriement de Syrie de huit enfants de djihadistes aujourd'hui décédés.
Source: KEYSTONE/AP Australian Broadcasting Corporation

Huit enfants et petits-enfants de combattants australiens de l'organisation Etat islamique aujourd'hui décédés ont été exfiltrés d'un camp en Syrie, a annoncé lundi le Premier ministre Scott Morrison. Ils sont désormais sous la responsabilité du pays.

«Des enfants ne devraient pas être punis pour les crimes de leurs parents», indique le Premier ministre dans un communiqué. Les huit, qui seraient âgés de 2 à 17 ans, se trouvaient auparavant dans le camp d'Al-Hol qui abrite quelque 100'000 personnes dans le nord-est de la Syrie. Ce qui empêchait officiellement toute aide consulaire australienne.

M. Morrison avait auparavant indiqué que son gouvernement n'aiderait que ses ressortissants qui prendraient contact avec une ambassade ou un consulat australien. Mais il semble avoir changé de position sur la question de ce groupe dont le sort a été très médiatisé en Australie. «Le fait que des parents aient mis leurs enfants en danger en les emmenant dans une zone de guerre est odieux», affirme encore M. Morrison.

Partis en Syrie en 2013

Ce groupe inclut trois enfants et deux petits-enfants du djihadiste né à Sydney Khaled Sharrouf, vraisemblablement aujourd'hui décédé. Né en Australie de parents libanais, ce dernier était parti pour la Syrie en 2013 avec sa femme Tara Nettleton et leurs cinq enfants.

Sharrouf avait suscité l'effroi et le dégoût en 2014 en postant sur Twitter une photo glaçante sur laquelle son fils Abdullah exhibait la tête en décomposition d'un soldat syrien décapité. Khaled Sharrouf a vraisemblablement trouvé la mort en 2017 avec deux de ses garçons dans une frappe aérienne américaine. Tara Nettleton serait morte en 2015.

Les trois autres mineurs sont les enfants de Yasin Rizvic, qui s'était également rendu en Syrie avec son épouse.

La délicate question du retour

M. Morrison n'a pas donné l'identité des enfants ni dit de quelle manière ils avaient été sortis du camp. Mais il a confirmé qu'ils avaient été «rapatriés de la zone de conflit et placés sous la responsabilité de responsables du gouvernement australien».

L'Australian Broadcasting Corporation (ABC) rapporte de son côté que les enfants se trouvent dans un pays voisin de la Syrie. C'est notamment grâce à la mobilisation de la mère de Tara Nettleton, Karen, que le sort des enfants a continué de faire la «une» en Australie.

ABC avait rapporté en avril que Karen Nettleton avait pu rencontrer les enfants dans le camp après deux tentatives infructueuses, grâce à un appel téléphonique en mars de sa petite-fille Hoda Sharrouf, âgée de 16 ans. Outre Hoda, les cinq incluent sa soeur Zaynab, âgée de 17 ans et enceinte, leur frère Hamzeh, huit ans, ainsi que les deux jeunes enfants de Zaynab, Ayesha (3 ans) et Fatima (2 ans).

Dans un entretien au Sydney Morning Herald, Hoda Sharrouf s'était dite en mars très inquiète pour sa soeur Zaynab, «très malade».

M. Morrison avait longtemps affirmé qu'il ne risquerait la vie d'aucun Australien pour «sortir les gens de ces zones de conflit». La question du retour des combattants étrangers de l'EI et de leurs enfants est extrêmement sensible pour tous les pays étrangers.

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