Une enquête a été ouverte pour menaces de mort contre la journaliste de «Zone interdite» sur M6 Ophélie Meunier, a-t-on appris lundi auprès du parquet de Nanterre sollicité par l'AFP. Celle-ci a été placée sous protection policière après avoir été menacée à la suite d'un reportage sur l'islamisme.
Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne fin janvier, après la plainte déposée au commissariat de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) par Ophélie Meunier le 26 janvier.
La journaliste a présenté le 23 janvier un numéro de «Zone Interdite» consacré à la montée de l'islam radical notamment à Roubaix, suscitant de vives réactions sur les réseaux sociaux et des menaces.
Parmi les images les plus frappantes: la vente de poupées sans visage dans un magasin musulman de Roubaix (la vendeuse assurant que l'islam interdisait de représenter les traits humains) ou des fillettes voilées et séparées des garçons dans une école privée de Marseille.
Certains y ont vu une description fidèle et alarmante de la montée de l'islamisme, d'autres une présentation alarmiste et stigmatisante de l'ensemble des musulmans.
Après avoir reçu ces menaces, Ophélie Meunier et un jeune originaire de Roubaix, Amine Elbahi, témoin dans l'émission et qui dénonçait la montée de l'islamisme, ont été placés sous protection policière. «Ce que j'ai dit dérange. Je dois avoir visé juste au regard des menaces», avait déclaré à l'AFP Amine Elbahi.
Enquête ouverte
A Paris, une enquête a été ouverte vendredi des chefs d'appels téléphoniques malveillants et menaces de mort contre ce Roubaisien, a indiqué à l'AFP le parquet de Paris. Celui-ci a confié les investigations à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH)
Depuis la diffusion du reportage, des sociétés de journalistes (SDJ) et des médias en leur nom propre, comme France Télévisions, ont apporté leur soutien à Ophélie Meunier.
Comme les magazines L'Express ou Le Point, Le Monde a consacré la semaine dernière un éditorial à l'affaire. Il y pointe le danger que ces menaces font peser sur «la liberté d'expression et d'information».
«Je veux, au nom de tout le gouvernement, adresser notre plein et entier soutien» à Ophélie Meunier, avait réagi pour sa part la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, devant l'Assemblée nationale et le Sénat.