Tribunal pénal fédéral Un ex-ministre gambien jugé pour crimes contre l'humanité

zs, ats

8.1.2024 - 05:48

Le procès en première instance de l'ex-ministre gambien de l'Intérieur Ousman Sonko s'ouvre ce lundi au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. Le Ministère public de la Confédération (MPC) reproche à cet homme de 54 ans plusieurs crimes contre l'humanité.

Le procès en première instance de l'ex-ministre gambien de l'Intérieur Ousman Sonko s'ouvre ce lundi au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. 
Le procès en première instance de l'ex-ministre gambien de l'Intérieur Ousman Sonko s'ouvre ce lundi au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. 
KEYSTONE

La liste des chefs d'accusation comprend notamment l'assassinat, les viols répétés, la torture répétée ou la séquestration aggravée. Ils se répartissent en cinq volets qui s'étendent de janvier 2000 à septembre 2016, date à laquelle Ousman Sonko a été limogé de son poste de ministre de l'Intérieur.

Le MPC reproche au Gambien d'avoir commis la plupart de ces actes en complicité avec Yahya Jammeh, alors président de ce pays d'Afrique de l'Ouest, ainsi qu'avec des membres dirigeants des forces de sécurité et des services pénitentiaires.

Au cours de la période de 16 ans dans laquelle s'inscrivent les faits reprochés, Ousman Sonko a gravi les échelons: commandant de la Garde nationale en 2003, il est devenu inspecteur général de la police dès 2005, puis ministre de l'Intérieur un an plus tard.

Avant son arrestation en janvier 2017, il vivait sans être inquiété dans le centre d'asile de transit de Kappelen-Lyss (BE).

Onze parties civiles

Le MPC a déposé en avril dernier son acte d’accusation contre lui pour crimes contre l’humanité. Le tribunal devra décider si les actes ont été commis dans le cadre d'une attaque généralisée et systématique contre la population civile et doivent donc effectivement être qualifiés de crimes contre l'humanité.

Au total, onze victimes – ou leurs survivants – se sont constituées partie civile. Ousman Sonko est en détention depuis son arrestation en 2017. La Cour des plaintes du TPF avait confirmé la persistance d'un risque de fuite. Le procès durera jusqu'à fin janvier.

zs, ats