Dur métier La prostitution a été très affectée par le Covid à Fribourg

lp, ats

5.5.2021 - 12:25

Le Covid-19 a fortement affecté la prostitution l'an passé dans le canton de Fribourg. Les personnes exerçant le métier ont dû composer avec les périodes d’interdiction pure et simple de l’activité, les restrictions des horaires et les risques sanitaires accrus.

Keystone-SDA, lp, ats

Pendant les périodes d'interdiction, certaines travailleuses et certains travailleurs du sexe sont allés travailler dans des cantons où aucune mesure d'interdiction ne prévalait, en particulier les cantons de Berne et de Vaud. (image d'illustration)
Pendant les périodes d'interdiction, certaines travailleuses et certains travailleurs du sexe sont allés travailler dans des cantons où aucune mesure d'interdiction ne prévalait, en particulier les cantons de Berne et de Vaud. (image d'illustration)
KEYSTONE

Le Conseil d’Etat a pris acte du rapport annuel de la Commission consultative dans le domaine de la prostitution, a indiqué mercredi la Direction de la sécurité et de la justice (DSJ). L'interdiction temporaire a notamment exercé de fortes pressions financières sur les travailleuses et les travailleurs de la branche.

Ces derniers n'ont souvent plus été en mesure de subvenir à leurs besoins ou à ceux des familles résidant à l'étranger, précise le communiqué. L’incertitude due à la crise sanitaire a entraîné une hausse des demandes de renseignements concernant un changement de domaine d’activité.

Craintes et pressions

Les inscriptions à la caisse de compensation ont également augmenté, relève le DSJ dans son commentaire. Au final, il apparaît que certaines travailleuses et certains travailleurs ont mis un terme à leur activité. D'autres ont décidé de poursuivre en dépit de l'interdiction.

La crainte de recevoir une amende, de même que celle de contracter la maladie, ont alors souvent représenté des sources d'inquiétudes. Certains clients ont en outre fait pression sur les travailleuses afin de bénéficier de prestations tarifées en dépit des mesures d’interdiction.

Pendant les périodes d'interdiction, certaines travailleuses et certains travailleurs du sexe sont allés travailler dans des cantons où aucune mesure d'interdiction ne prévalait, en particulier les cantons de Berne et de Vaud. L'inverse s'est aussi vérifié, en provenance des cantons de Genève et de Suisse alémanique.

Contrôles et prévention

Les travailleuses du sexe ont aussi fait davantage appel aux structures d’aide. Les permanences sociales de Fri-Santé ont ainsi connu une forte fréquentation, notamment pour des aides financières d’urgence, des aides au retour, des hébergements d’urgence ou la constitution de dossiers pour les services sociaux.

Pas moins de 1434 passages ont été comptés dans les locaux de l’association en 2020 (863 en 2019). La Police cantonale a procédé de son côté à 199 visites de salons et appartements (319) et à 404 contrôles de travailleuses du sexe (791). Vingt-cinq dénonciations ont été effectuées en lien avec la loi sur les étrangers et l’intégration.