Culture Fin des travaux du Musée des Beaux-Arts

ATS

4.4.2019 - 23:04

Le nouveau Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA) à Lausanne est prêt à accueillir ses premières oeuvres. Le public pourra visiter le bâtiment ce week-end lors de journées portes ouvertes. En attendant la première exposition qui ouvrira ses portes le 5 octobre.

Les ouvriers ont plié leurs échelles et rangé leurs pinceaux, les électriciens repris leur matériel: le site de l'ancienne halle aux locomotives a fait place nette, ou presque. «Il reste 10'000 détails à régler», tempère le directeur Bernard Fibicher, très affairé.

Le bâtiment longiligne côtoie les rails, près de la gare. Une soixantaine d'entreprises et plus de 600 personnes ont travaillé sur le projet, imaginé par le bureau barcelonais Barozzi et Veiga.

Au service de l'art

«Cela va être magique. C'est une architecture au service de l'art. Tout a été pensé pour l'utilisateur», s'enthousiasme le conseiller d'Etat Pascal Broulis. Le bâtiment en brique rappelle le passé industriel du site. Les briques grises, posées une à une à la main, s'assombrissent sous la pluie, s'éclaircissent sous le soleil.

«C'est un bâtiment qui respire. Comme un grand corps dont la peau s'adapte à toutes les conditions», image Bernard Fibicher.

Entrée monumentale

L'entrée est monumentale, avec un plafond à 18 mètres de haut, et intègre une ancienne arche de la halle aux locomotives. Il n'y aura pas d'oeuvre dans ce hall, à l'exception d'une grande sculpture. Laquelle ? «Une surprise pour octobre», lâche Bernard Fibicher.

Les responsables du musée se réjouissent de pouvoir enfin montrer leurs collections au grand public. Le MCBA dispose désormais de 3200 m2 de surface d'exposition, soit 2,7 fois plus que dans ses anciens locaux du Palais de Rumine. L'aile est accueillera les expositions temporaires, l'aile ouest une exposition permanente des collections. L'entrée à la collection permanente sera libre.

Dernières technologies

Le bâtiment est doté des dernières technologies: la lumière varie en intensité, mais peut aussi passer du chaud au froid. Un monte-charge permet d'amener des oeuvres de six mètres de long. «Tout est up to date. On ne peut pas faire mieux», souligne Pascal Broulis.

A l'étage, une verrière apporte une lumière zénithale sur la grande salle d'exposition temporaire de 700 m2. «C'est une belle lumière pour révéler la peinture», explique M. Fibicher.

Au-dessus de la salle, les puits de lumière sont inclinés pour dévier les rayons du soleil afin qu'ils n'atteignent pas les cimaises. A l'extérieur, des panneaux photovoltaïques – invisibles depuis la ville – couvrent 14% des besoins énergétiques du bâtiment.

Ecrin vide

A six mois de son ouverture au public, le nouvel écrin est encore quasiment vide. Les bureaux ont été déménagés et l'équipe du musée a commencé à travailler sur le site. Le déménagement des quelque 10'000 oeuvres de la collection va suivre, à une date et selon des modalités qui restent confidentielles pour des raisons de sécurité.

Ce week-end, les visiteurs découvriront l'architecture du bâtiment, ainsi qu'une vingtaine de propositions artistiques. Des visites guidées sont également prévues.

Echec à Bellerive

Il y a un peu plus de dix ans, en novembre 2008, les Vaudois refusaient la construction d'un musée à Bellerive-Lausanne au bord du lac. Le canton avait rapidement remis l'ouvrage sur le métier, et opté, dix mois plus tard, pour l'ancienne halle aux locomotives, près de la gare.

Le projet a été retardé par trois ans de procédure, mais le chantier a finalement pu débuter en 2016. La construction a coûté quelque 84 millions, dont 34 millions de fonds privés. Le nouveau MCBA est le premier bâtiment de Plateforme 10, le nom du futur quartier des arts qui accueillera d'ici 2021 le mudac (design) et l'Elysée (photo).

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