Finistère Une mystérieuse inscription sur un rocher enfin dévoilée

AFP

24.2.2020 - 18:29

Elle a suscité un engouement inattendu aux quatre coins du globe: la mystérieuse inscription gravée il y 250 ans sur un rocher à Plougastel-Daoulas (Finistère) commence à dévoiler son histoire grâce à un concours dont les résultats ont été dévoilés lundi.

«Aujourd'hui, on a fait un grand pas», s'est félicité auprès de l'AFP Dominique Cap, maire de Plougastel-Daoulas, près de Brest, après avoir dévoilé lors d'une conférence de presse les noms des vainqueurs ex-aequo de ce concours visant à proposer une traduction de cette inscription.

«On a un cheminement totalement différent mais on arrive quand même à un fond d'histoire qui est similaire, celle d'un marin qui a péri en mer et d'un proche qui a fait sculpter cette pierre en son hommage», a expliqué l'édile à propos des deux hypothèses retenues par le jury de ce concours lancé par la petite commune.

Pour les deux équipes gagnantes, il s'agit d'un texte en breton et les dates correspondent aux moments des faits et de la gravure.

«Cela nous a un petit peu dépassés»

«Cela fait 250 ans que la pierre est gravée et jusqu'à présent son mystère n'avait jamais été percé», a souligné M. Cap, se félicitant du succès de l'opération baptisée «Le mystère Champollion», du nom du savant considéré comme le père de l'égyptologie, qui a déchiffré le premier les hiéroglyphes de la pierre de Rosette.

Dès son lancement en mai dernier, l'opération avait suscité l'engouement de la presse nationale, mais aussi internationale avec plus de 200 articles, selon la commune, en français, anglais, espagnol, norvégien, mais également allemand, italien, portugais et japonais.

«Cela nous a un petit peu dépassés», a reconnu devant la presse Véronique Martin, chargée de mission auprès de la commune de 13.000 habitants, expliquant avoir reçu 2.000 demandes de participation. Au final, près de 600 personnes ont validé leur inscription à ce concours doté d'une enveloppe de 2.000 euros.

«bateau retourné par le vent»

Le jury, composé notamment d'historiens, a sélectionné deux hypothèses parmi les 61 retenues au 30 novembre et provenant en grande majorité de France, mais aussi du Brésil, des Etats-Unis, de Thaïlande, de Russie, d'Espagne, d'Italie ou encore des Emirats arabes unis (EUA).

La première hypothèse, avancée par Noël René Toudic, professeur agrégé d'anglais et diplômé d'études celtiques, évoque un soldat, Serge Le Bris, qui aurait péri en mer lors d'une tempête. Un autre soldat, Grégoire Haloteau, se serait chargé de graver le texte en honneur du disparu.

«...Serge est mort quand mal exercé à ramer l'an dernier son bateau fur retourné par le vent...«, propose notamment le professeur, qui juge sa proposition à «80% exacte».

La seconde, émise par Roger Faligot, reporter et écrivain, et Alain Robet, dessinateur et auteur de BD, mentionne une personne exprimant sa colère contre les responsables de la mort d'un ami.

Situé sur une grève uniquement accessible à marée basse, le rocher est entièrement gravé sur l'une de ses faces, de lettres capitales en grande majorité, mais aussi de dessins, dont un voilier avec son mât et son safran. Figurent également des dates, dont 1786 et 1787, correspondant à peu près aux années de construction des différentes batteries qui protégeaient la rade de Brest.

Certaines parties pas encore déchiffrées

ROC AR B... DRE AR GRIO SE EVELOH AR VIRIONES BAOAVEL... R I ou encore OBBIIE: BRISBVILAR... FROIK...AL, à côté d'un coeur surmonté d'une croix, peut-on notamment lire sur l'imposant rocher à flanc de falaise.

«Il y a encore du chemin à faire pour lever totalement le mystère», a cependant souligné Dominique Cap, précisant que certaines parties du texte n'avaient pas pu être déchiffrées et qu'il restait encore à tenter d'identifier les deux soldats.

La commune entend cependant d'ores et déjà mettre en valeur le rocher en le rendant plus accessible et en en faisant une reproduction destinée à son Musée de la Fraise et du Patrimoine.

Les images du jour

Retour à la page d'accueil

AFP