France Procès pour corruption de Rachida Dati et Carlos Ghosn

ATS

29.9.2025 - 16:43

Le procès en France de Rachida Dati, actuelle ministre démissionnaire de la Culture, et de Carlos Ghosn, ex-patron de Renault-Nissan, pour corruption et trafic d'influence notamment, aura lieu du 16 au 28 septembre 2026, a décidé lundi le tribunal de Paris.

Le procès en France de Rachida Dati, actuelle ministre démissionnaire de la Culture, et de Carlos Ghosn, ex-patron de Renault-Nissan, pour corruption et trafic d'influence notamment, aura lieu du 16 au 28 septembre 2026, a décidé lundi le tribunal de Paris. (Archives)
Le procès en France de Rachida Dati, actuelle ministre démissionnaire de la Culture, et de Carlos Ghosn, ex-patron de Renault-Nissan, pour corruption et trafic d'influence notamment, aura lieu du 16 au 28 septembre 2026, a décidé lundi le tribunal de Paris. (Archives)
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Keystone-SDA

Ce procès en correctionnelle se tiendra ainsi six mois après le scrutin municipal auquel doit participer Mme Dati, 59 ans, candidate à Paris du parti de droite Les Républicains (LR).

M. Ghosn, 71 ans, qui possède les nationalités libanaise, française et brésilienne, est établi au Liban depuis fin 2019 après une fuite rocambolesque du Japon.

Il est visé depuis avril 2023 par un mandat d'arrêt et doit être jugé pour abus de pouvoir par dirigeant de société, abus de confiance, corruption et trafic d'influence actifs.

Mme Dati sera elle jugée pour recel d'abus de pouvoir et d'abus de confiance, corruption et trafic d'influence passifs par personne investie d'un mandat électif public au sein d'une organisation internationale, en l'espèce le Parlement européen.

Tous deux contestent les charges dans ce dossier judiciaire instruit depuis 2019.

Six après-midi d'audience ont été prévues pour entendre notamment les deux prévenus, la société Renault qui s'est constituée partie civile, ainsi que la dizaine de témoins cités par la défense.

Mairie de Paris

Le procès annoncé recouvre de lourds enjeux politiques, notamment depuis que la maire du VIIe arrondissement de Paris a reçu cet été le soutien de LR pour conduire la campagne des municipales dans la capitale. Le scrutin doit se tenir six mois avant le rendez-vous judiciaire, les 15 et 22 mars prochains.

Les trois avocats de Mme Dati, Mes Frank Berton, Olivier Bluche et Basile Ader, ont prévenu qu'ils entendraient déposer des requêtes en nullité dès l'entame des débats.

Elle est soupçonnée d'avoir perçu 900'000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d'honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l'alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu'elle était avocate et députée européenne (2009-2019).

Les juges qui ont instruit le dossier estiment que l'activité de Mme Dati au Parlement européen «s'apparente à du lobbying», ce qui «paraît incompatible tant avec son mandat qu'avec la profession d'avocat».

Après l'annonce de son renvoi devant le tribunal correctionnel, fin juillet, Mme Dati avait assuré de la réalité de son travail d'avocate et contesté tout lobbying au Parlement européen. «Président du plus grand groupe industriel automobile au monde, président des constructeurs européens, vous pensez que Carlos Ghosn avait besoin de moi?», avait-elle interrogé.

Mme Dati fait par ailleurs l'objet d'une enquête judiciaire visant l'éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) française. Elle conteste là encore toute irrégularité.