«Sacs à dos abandonnés» Frappe aérienne de la junte birmane sur une école pendant la trêve

ATS

12.5.2025 - 20:00

L'armée de l'air de la junte birmane a bombardé une école lundi, tuant 22 personnes, dont vingt enfants, selon des témoins. Cette attaque n'a pas respecté le cessez-le-feu humanitaire à la suite d'un tremblement de terre dévastateur.

Des dizaines de milliers d'habitants vivent encore dehors après le séisme qui a détruit ou fortement endommagé leurs habitations (image prétexte, archives).
Des dizaines de milliers d'habitants vivent encore dehors après le séisme qui a détruit ou fortement endommagé leurs habitations (image prétexte, archives).
sda

Keystone-SDA

La frappe a atteint une école de Oe Htein Kwin, à une centaine de km au nord-ouest de l'épicentre du séisme qui a fait près de 3800 morts le 28 mars, ont indiqué des habitants.

Le bâtiment vert de l'école était dévasté, son toit métallique froissé et ses murs en briques éventrés par de grands trous. Plus d'une dizaine de sacs à dos abandonnés étaient empilés devant un poteau à l'extérieur arborant le drapeau de la Birmanie.

Les parents creusaient de petites tombes dans la terre dure pour inhumer les corps de leurs enfants enveloppés dans des linceuls.

Un porte-parole de la junte n'a pas pu être joint pour commenter ces informations.

Guerre civile

La Birmanie est ravagée par une guerre civile depuis le coup d'Etat qui permis à la junte de s'emparer du pouvoir en 2021. Les militaires sont confrontés à des adversaires issus de minorités ethniques et du mouvement pro-démocratie.

Les généraux ont instauré jusqu'à la fin du mois une trêve humanitaire pour aider les secours et les efforts de reconstruction à la suite du séisme de magnitude 7,7 du 28 mars.

Le cessez-le-feu a été instauré du 6 au 30 mai afin de «poursuivre les efforts de reconstruction et de réhabilitation», selon le gouvernement militaire.

Le cessez-le-feu n'a pas empêché la junte de conduire des frappes aériennes, ni ses adversaires de mener des attaques.

«Les besoins sont immenses»

Des dizaines de milliers d'habitants vivent encore dehors après le séisme qui a détruit ou fortement endommagé leurs habitations, dans la perspective de devoir affronter la saison des moussons qui commence dans les prochaines semaines.

«Les besoins sont immenses», a déclaré lundi à l'AFP Jagan Chapagain, Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. «Ma crainte est que le temps n'est pas de notre côté», a-t-il ajouté.

Les Nations unies et des observateurs indépendants affirment que la junte a poursuivi les bombardements aériens malgré la trêve. La semaine dernière, l'ONU a indiqué que depuis le tremblement de terre, plus de 200 civils avaient été tués dans au moins 243 attaques militaires, dont 171 frappes aériennes.

Dans leur proclamation du cessez-le-feu, les militaires ont averti qu'ils prendraient «les mesures défensives nécessaires» s'ils étaient attaqués par leurs adversaires.