Musique Guillaume Tell débarque enfin à l'Opéra de Lausanne

gsi, ats

4.10.2024 - 11:01

C'est l'heure des grandes premières à l'Opéra de Lausanne. Son nouveau directeur Claude Cortese lance dimanche sa saison inaugurale avec «Guillaume Tell» de Rossini, une oeuvre encore jamais présentée dans la maison vaudoise.

La nouvelle saison de l'Opéra de Lausanne, avec désormais Claude Cortese comme directeur, démarre dimanche (archives).
La nouvelle saison de l'Opéra de Lausanne, avec désormais Claude Cortese comme directeur, démarre dimanche (archives).
ATS

Keystone-SDA, gsi, ats

Contacté par Keystone-ATS à quelques heures de la répétition générale, Claude Cortese dit son «impatience» de montrer au public lausannois cet opéra, «le dernier et le meilleur de Rossini». Une oeuvre dont l'ouverture fait partie des tubes de la musique classique, mais dont le reste de la partition demeure «assez méconnu.»

Il faut dire que l'opéra de Rossini, basé sur un livret en français et présenté la première fois à Paris en 1829, est «un gros morceau», reconnaît Claude Cortese. Cela vaut notamment par sa longueur qui, après quelques «coupures», a été ramenée à 3h45 à Lausanne, entracte compris.

Parmi ses autres difficultés, qui font aussi sa richesse, l'oeuvre nécessite de nombreux chanteurs, en l'occurrence une dizaine de solistes et une quarantaine de choristes. Rares sont les opéras à présenter autant de passages choraux durant quatre actes, remarque Claude Cortese.

Premiers rôles

Le nouveau directeur, qui succède au règne de 20 ans d'Eric Vigié, se réjouit en tout cas de montrer «Guillaume Tell». Le Marseillais évoque même «une évidence» de présenter, enfin à Lausanne, la version lyrique de la vie du plus légendaire des héros suisses. Il était aussi indiscutable, selon lui, de démarrer sa première saison avec une nouvelle production.

Celle-ci a été confiée, là aussi, à des nouveaux venus. Les Italiens Bruno Ravella et Francesco Lanzillotta, respectivement metteur en scène et directeur musical, n'avaient encore jamais fait escale à l'Opéra de Lausanne, tout comme d'ailleurs les responsables des décors, lumières, costumes et autres chorégraphies.

La nouveauté est également de mise pour les solistes, dont environ 80% sont dans une «prise de rôle», c'est-à-dire qu'ils incarnent pour la première fois leur personnage. Cela vaut notamment pour les trois rôles principaux: le baryton français Jean-Sébastien Bou (Guillaume Tell), la soprano ukrainienne Olga Kulchynska (Mathilde) et le ténor français Julien Dran (Arnold).

Selon Claude Cortese, toutes ces nouveautés ont suscité «une excitation» lors de la création de cette production, puis des répétitions. «Nous avons désormais hâte de connaître les réactions du public», relève-t-il.

Opéra et cinéma

Le nouveau directeur ajoute que les billets se sont «très bien vendus» et que la première de dimanche est complète. Il reste toutefois encore quelques places pour les quatre autres représentations des 8, 11, 13 et 15 octobre.

Claude Cortese rappelle aussi que la présentation de «Guillaume Tell» coïncide avec le début des collaborations avec d'autres institutions lausannoises, le Marseillais ayant indiqué dès son entrée en fonction qu'il souhaitait «créer des ponts».

La première collaboration a été organisée avec la Cinémathèque suisse, dont le cinéma Capitole est presque voisin de l'Opéra de Lausanne. Mercredi prochain, la Cinémathèque projettera ainsi une version récemment numérisée des «Origines de la Confédération» d'Emil Harder, film suisse de 1924 qui retrace la fondation de la Confédération en se basant sur le mythe de Guillaume Tell. Ce film muet est accompagné au piano.