Exception En Haute-Savoie, un déjeuner en terrasse sans pass sanitaire

ATS

12.8.2021 - 15:45

Une table avec vue sur le Mont-Blanc, les traditionnelles tartes aux myrtilles, mais pas de pass sanitaire requis: au refuge du Parmelan, en Haute-Savoie, on en oublierait presque les conditions d'entrée à QR code appliquées aux restaurants de la vallée, 1400 mètres plus bas.

Pas besoin de pass sanitaire dans les refuges de montagne (image d'illustration).
Pas besoin de pass sanitaire dans les refuges de montagne (image d'illustration).
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Après une randonnée de quelques heures, Marie-Odile Guitton n'avait qu'à s'assoir pour commander une bière bio et une tartiflette sur la terrasse: aucun sésame numérique ne lui a été demandé. «Et après, dessert et café», lance tout sourire cette retraitée de 63 ans, installée avec sa famille sur une table en bois de ce refuge construit en 1883 au sommet des falaises qui dominent Annecy.

Les refuges de montagne constituent l'une des très rares catégories de services de restauration sans pass sanitaire nécessaire à l'entrée, avec les relais routiers et les cuisines collectives notamment.

Exception peu connue

Familles de locaux, touristes venus d'ailleurs, randonneurs débutants et coureurs des montagnes, l'exception est peu connue des visiteurs. Le pass, «on l'a, mais on ne nous l'a pas demandé», explique Bruno Boucher, 50 ans, attablé avec ses deux enfants. «Comme on a un pass sanitaire avec nous toujours dans notre portable, on ne s'est pas posé la question», poursuit Marie-Odile.

En salle et au bar, nombre de visiteurs prennent quelque liberté avec l'obligation du port du masque en intérieur.

Dans les vallées, les villes et les villages, des restaurateurs s'inquiètent d'une éventuelle baisse de fréquentation du fait des nouvelles contraintes sanitaires. Mais à 1825 mètres d'altitude, Philippe Graham est un homme heureux: après un mois de juillet aussi terne que la météo, la saison est relancée cette semaine avec le beau temps.

«Pas moyen de contrôler»

Ce refuge, comme environ 120 en France, appartient au Club Alpin Français (FFCAM). Ce dernier collecte le prix des nuitées et en délègue la gestion au gardien, qui propose des collations en journée et la demi-pension à ceux qui dorment sur place dans l'un des 45 lits.

Le décret du 7 août ne freinera pas non plus l'hébergement au refuge, car le pass sanitaire n'est nécessaire que pour les hôtels-restaurants, les chambre d'hôtes et gîtes de groupe.

«On n'a pas moyen de mettre les gens dehors, ici», explique le gardien. «Cette nuit, il y avait un orage, il y a quelqu'un qui est rentré à 02h00 du matin pour se réfugier dans le refuge, il bivouaquait là, la foudre est tombée très proche de lui.»

«Je n'avais pas de moyen de contrôler son pass sanitaire, de toutes façons,» ajoute Philippe Graham: ici l'énergie est limitée, «quand il y a du brouillard, on n'a plus de liaisons téléphoniques» et les provisions arrivent une fois par semaine par un monte-charge à câble.

Les seules obligations, poursuit Philippe Graham, concernent la réservation et le placement d'un seul groupe par dortoir, pour ne pas mêler de possibles aérosols du Covid-19 dans la nuit.

ATS