Un homme suspecté d'avoir criblé de balles une porte d'appartement du quartier Planoise à Besançon et un complice présumé ont été mis en examen et incarcérés mercredi. Un père de famille a été grièvement blessé par ces tirs.
Les deux hommes, âgés de 19 et 21 ans, ont été contrôlés samedi dans les Hauts-de-Seine, alors qu'ils circulaient en voiture pendant le couvre-feu. Visés par un mandat de recherche, ils ont été interpellés puis ramenés à Besançon, a indiqué le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
Mis en examen mercredi pour «tentative d'assassinat» et «association de malfaiteurs», ils nient être impliqués dans les faits, a-t-il précisé. Deux de leurs complices présumés, dont un mineur, avaient déjà été mis en examen pour les mêmes motifs la semaine dernière.
Fin décembre, quatre hommes ont mené une expédition punitive dans un immeuble du quartier sensible de Planoise à Besançon. Ils ont tenté de forcer la porte d'un appartement, avant de la cribler de balles 9 mm, blessant grièvement un père de famille de 35 ans qui se trouvait dans l'appartement. Les agresseurs s'étaient filmés en train de tirer et avaient diffusé la vidéo sur un réseau social.
Selon les investigations de la police judiciaire de Besançon, ces quatre individus cherchaient ainsi à se venger d'un homme – le cousin de la victime – qui les aurait auparavant violemment agressés avant de diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux. Celui-ci était récemment sorti de prison après une peine de six ans pour des tirs à l'arme de guerre et était interdit de séjour à Besançon.
Affrontements entre dealers
Cette série de «happy slapping» – qui désigne le fait de filmer l'agression physique de quelqu'un – entre deux bandes rivales intervient dans un contexte «d'appropriation de place de deal dans le quartier Planoise», a précisé le procureur. Le père de famille blessé au travers de la porte serait une victime collatérale d'affrontements entre trafiquants de drogue.
Le quartier de Planoise a été le théâtre de conflits violents entre trafiquants de drogue en 2019 et 2020, qui avaient fait un mort et une dizaine de blessés. L'interpellation de plusieurs membres présumés des deux bandes rivales avait ramené le calme dans le quartier.
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