Procès à RenensIl avait étranglé sa compagne dans une bouffée de «rage»
ss, ats
15.5.2023 - 13:29
Le Tribunal criminel de la Broye et du Nord vaudois se penche lundi à Renens sur le cas d'un cocaïnomane de 32 ans devenu meurtrier. Il avait étranglé sa compagne le 15 novembre 2018 à Yverdon à la suite d'une énième dispute.
Keystone-SDA, ss, ats
15.05.2023, 13:29
ATS
Accusé d'avoir commis ce féminicide et incarcéré depuis en détention préventive, ce Vaudois doit notamment répondre d'assassinat et subsidiairement de meurtre. Il encourt au moins dix ans d'emprisonnement. Une expertise a jugé qu'il était irresponsable pénalement, tandis qu'une seconde a relevé que sa responsabilité n'était que partiellement diminuée.
Deux jours avant le drame, l'accusé s'était à nouveau disputé avec sa compagne. Il a affirmé qu'à cette occasion, sa victime lui aurait dit qu'elle faisait partie d'une organisation ayant pour but de le tuer en l'empoisonnant petit à petit afin de mettre la main sur un héritage reçu à la mort de son père. Toujours selon le prévenu, la malheureuse aurait dit que son organisation avait fait en sorte que son frère se suicide.
«Envahi par la rage»
«Elle m'a dit des choses qui devraient être interdites par la loi tellement c'est grave. Cela m'a coupé les jambes. J'étais en pleine descente des shoots de cocaïne du week-end», a indiqué le prévenu. C'est sur cette seule base, selon lui «envahi par la rage, la tristesse et le désarroi», qu'il a décidé de tuer sa compagne pour venger la mort de son père et de son frère, sauf si celle-ci s'excusait pour ses propos. L'homme a expliqué qu'il s'était fixé mentalement un délai de 48h pour obtenir ces excuses qui ne sont jamais venues.
Après avoir étranglé sa compagne, un crime qu'il a encore reconnu lundi matin, l'homme avait pris le temps de fumer une cigarette, de réveiller le fils de sa victime, de déjeuner et de regarder la TV avec lui dans un état second, avant de lui préparer un souper et de le mettre au lit. Le trentenaire avait aussi pris le temps de faire le ménage dans l'appartement. Ce n'est que le lendemain qu'il s'était rendu à la gendarmerie d'Yverdon.
Violences récurrentes
Le prévenu avait emménagé chez son amie en 2017 alors qu'elle y vivait encore avec ses trois enfants. «On s'était rencontré la même année par une connaissance commune dans un contexte saupoudré de cocaïne», a-t-il raconté lundi. «C'était une relation toxique et compliquée dans laquelle on faisait trois pas en avant et dix en arrière. On était dans la drogue et on en consommait autant que possible. J'étais endeuillé et elle était engluée dans ses propres problèmes», a-t-il affirmé.
La police était intervenue à dix reprises au domicile de ce couple rien qu'en 2018. Le prévenu reconnait s'être montré violent avec sa victime dans des contextes de disputes intenses. Il parle notamment de gifles, d'empoignades et de coup de ceinture. «La cocaïne est la plus grande immondice que j'ai consommée dans ma vie, mais ce n'est pas elle qui a ôté la vie de ma compagne, c'est moi», a-t-il lâché à ses juges.
Plusieurs de ses anciennes compagnes l'avaient aussi accusé de s'être montré violent avec elles. En prison également, il a commis des actes de violence à plusieurs reprises.
L'instruction se poursuit ce lundi après-midi. Le verdict pourrait être connu le 25 mai.