Bienne Il écope de 20 ans de prison après avoir assassiné son épouse

hs, ats

29.11.2023 - 11:15

Un ressortissant afghan a été condamné mercredi à 20 ans de prison par le tribunal régional à Bienne pour l'assassinat de son épouse. La victime avait été poignardée à 165 reprises en présence des cinq enfants du couple. Le mari a agi par jalousie, son épouse ayant décidé de le quitter.

Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland a prononcé une peine de 20 ans contre un mari accusé de l'assassinat de son épouse (image d'illustration)
Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland a prononcé une peine de 20 ans contre un mari accusé de l'assassinat de son épouse (image d'illustration)
ATS

Keystone-SDA, hs, ats

Le Tribunal régional Jura bernois-Seeland a également prononcé une expulsion du territoire suisse pour 15 ans. Le féminicide a eu lieu dans la chambre familiale d'un hébergement pour les requérants d'asile à Büren an der Aare (BE) en 2022. La victime, âgée de 38 ans, était également de nationalité afghane.

«Le mode opératoire est d'une lâcheté incroyable, d'une bassesse sans nom», a relevé la présidente du tribunal Marguerite Ndiaye, ajoutant que le repentir était inexistant chez le prévenu. «C'est une mort dans d'atroces circonstances», a poursuivi la présidente, soulignant que le mari s'était acharné sur le visage de l'épouse pour la défigurer.

Déclarations des enfants

Pour prononcer son verdict, le tribunal collégial à cinq juges s'est appuyé sur les déclarations des enfants les plus âgés témoins de toute la scène. «Le tribunal ne peut croire que les déclarations des enfants», a expliqué la juge Marguerite Ndiaye. Les déclarations des enfants sont corroborées par celles de trois requérants du centre.

A l'opposé, les déclarations du prévenu qui s'exprimait en dari sont dures à suivre, voire «farfelues» pour certaines. «Il a servi cinq à six versions des faits», a relevé la présidente. C'est son seul ADN qui avait été retrouvé sur le manche du couteau à pain.

Le prévenu s'était grièvement blessé aux mains en assénant les coups de couteau, ses mains glissant le long du manche et de la lame. Ce n'est que lorsqu'il n'a plus été en mesure de tenir l'arme en raison de ses propres blessures qu'il a arrêté de frapper.

Les juges ne pensent toutefois pas que ce geste était prémédité. Le couteau à pain avait été acheté plusieurs semaines auparavant et le prévenu se serait procuré un couteau plus approprié. Mais il estime établi que la dispute a éclaté en raison de la volonté de l'épouse de divorcer.

Verdict correspond au réquisitoire

Le tribunal a donc suivi le réquisitoire du procureur qui réclamait une peine de réclusion de 20 ans. Il a en revanche écarté la thèse de la défense qui estimait que l'accusé était en état de légitime défense sans avoir pu identifier la personne contre laquelle il prétendait se défendre dans la nuit et qui était son épouse.

La famille avait fui l'Afghanistan et était arrivée en Grèce en 2019. Elle avait ensuite gagné la Suisse pour y demander l'asile, mais avait reçu une décision négative.