«Slow travel» Il refuse de prendre l'avion et risque d'être licencié

ATS

4.10.2023 - 19:32

Un scientifique et militant écologiste en mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée se dit menacé de licenciement par l'institut allemand qui l'emploie parce qu'il refuse de rentrer en avion, au nom de la protection du climat.

«Pour moi, prendre un avion alors qu'existe une solution alternative moins carbonée est immoral», explique cet adepte du «slow travel» dans une lettre datée de samedi.
«Pour moi, prendre un avion alors qu'existe une solution alternative moins carbonée est immoral», explique cet adepte du «slow travel» dans une lettre datée de samedi.
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Gianluca Grimalda, chercheur à l'Institut pour l'économie mondiale (IfW), dont le siège est à Kiel (nord), a reçu fin septembre un ultimatum de son employeur, lui intimant de «rentrer en avion», affirme mercredi dans un communiqué le mouvement Scientist Rebellion. Membre de ce groupe d'activistes du climat connu pour ses actions de désobéissance civile, le chercheur en psychologie sociale «sera licencié» s'il n'obtempère pas, affirme encore Scientist Rebellion.

M. Grimalda, âgé de 51 ans et de nationalité italienne, vient de passer six mois à étudier les effets sociaux du changement climatique en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un Etat insulaire de l'océan Pacifique.

«Pour moi, prendre un avion alors qu'existe une solution alternative moins carbonée est immoral», explique cet adepte du «slow travel» dans une lettre datée de samedi.

Pour son voyage aller, entamé en février, le chercheur affirme avoir utilisé «le train, le car et le bateau» sur les deux-tiers du parcours, soit 16'000 km sur 22'000 km au total à partir de l'Allemagne.

Deux fois moins d'émissions

D'Europe à la Papouasie-Nouvelle-Guinée en passant par l'Iran et le Pakistan, son périple de 35 jours lui a permis de «limiter (ses) émissions à deux tonnes» de CO2, contre quatre s'il avait voyagé uniquement en avion, affirme-t-il.

Contacté par l'AFP, le centre de recherches, qui affirme «encourager ses collaborateurs à voyager de manière respectueuse du climat», a répondu ne pas vouloir «commenter publiquement des questions internes liées au personnel». Rentrer en Europe «sans prendre l'avion» lui permettrait de «réduire les émissions de CO2 à 400 kg, dix fois moins» qu'en le prenant, fait encore valoir M. Grimalda.

Le chercheur, qui explique avoir vu son travail sur place interrompu deux fois, notamment après une prise d'otage fomentée par d'anciens combattants indépendantistes, assure avoir proposé à son employeur, en vain, de prendre un congé sans solde. En 2022, il avait participé à plusieurs actions coup de poing de Scientist Rebellion, qui regroupe des activistes avec la double casquette de scientifiques et de militants écologistes.