«Je prendrai soin de ta femme»Il tue pour un mot de trop: 20 ans de prison
AFP
27.9.2024
«Je prendrai soin de ta femme». Un homme accusé d'en avoir tué un autre pour une phrase malheureuse en 2018 dans la Meuse a été condamné vendredi en appel à 20 ans de prison.
AFP
27.09.2024, 18:48
Marc Schaller
La cour d'assises d'appel de Meurthe-et-Moselle a reconnu coupable Gian-Nicola Cursoli d'avoir volontairement commis des violences, dans la nuit du 5 au 6 octobre 2018 à Bouligny, sur la personne de Gérald Launois, un grutier de 52 ans.
Lors de l'audience, l'accusé, d'origine italienne, a expliqué que lors d'une soirée alcoolisée, il s'était inquiété devant M. Launois de devoir quitter sa famille à l'occasion d'un prochain voyage dans la Péninsule.
Ce à quoi Gérald Launois lui aurait répondu: «Ne t'inquiète pas, je vais prendre soin de ta femme», a expliqué l'accusé.
«Il a une personnalité machiste»
Son sang italien n'aurait fait qu'un tour, comme l'a assuré l'avocate de la défense, Samira Boudiba: «Il a une personnalité machiste, dans sa culture, sa femme c'est sa femme et quiconque en parle mal, c'est à ses risques et périls», a-t-elle déclaré.
Si la cour de Nancy a considéré que les violences avaient bien entraîné la mort, elle a reconnu que l'accusé n'avait pas l'intention de la donner, contrairement au jugement de première instance rendu à Bar-le-Duc il y a un an.
Mais parce qu'il a aussi été reconnu coupable d'avoir détruit par les flammes le domicile ainsi que le véhicule de la victime, l'accusé a vu sa peine de 20 ans de prison confirmée, conformément aux réquisitions du procureur.
«On est satisfaits du verdict», a réagi Me Boudiba à l'issue de l'audience. «La peine ne change pas mais Gian-Nicola Cursoli la comprend et moralement c'était important pour mon client que la famille de la victime sache qu'il n'a jamais eu l'intention de tuer la victime».
La nuit des faits, les pompiers avaient retrouvé le corps de Gérald Launois dans les décombres de son appartement incendié.
Des caméras de videosurveillance avaient permis d'établir que Gian-Nicola Cursoli était la dernière personne à avoir vu la victime vivante.
Le médecin légiste avait établi que le quinquagénaire était décédé «des suites d'un traumatisme crânien, causé par des chocs contondants impliquant l'intervention d'un tiers».