A l'époque exilé aux Bahamas Il y a 20 ans, Werner K. Rey était extradé vers la Suisse

avec SDA

1.6.2018

L’affaire Werner K. Rey compte parmi les plus grandes affaires économiques de l’histoire du pays. Il y a 20 ans (le 2 juin 1998), le milliardaire déchu était extradé des Bahamas vers la Suisse. Rey a été poursuivi pour fraude fiscale, falsification de documents et faillite frauduleuse.

Il était considéré comme un génie de la finance, jusqu’à sa chute inéluctable. Werner K. Rey s’est fait connaître du jour au lendemain en réalisant un bénéfice d’environ 30 millions de francs suisses en achetant la C. F. Bally AG, puis en la revendant dans la foulée à la Oerlikon Buehrle Holding.

En 1990, l’empire de Rey devient de plus en plus fragile. Au printemps 1991, c’est la fin, son empire financier s’effondre dans un immense fracas. Rey laisse derrière lui une montagne de dettes - deux à trois milliards de francs suisses. Plusieurs plaintes sont déposées contre le financier.

Exilé aux Bahamas

Au printemps 1992, Rey s’est déjà exilé aux Bahamas. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités suisses, Interpol Nassau le place pour quatre jours en détention provisoire en vue d’extradition au mois d’août de la même année. Il est libéré contre une caution de 200'000 dollars. Jusqu’en mars 1996, Rey a pu mener une vie paisible sur l’île des Caraïbes.

En raison d’une demande d’extradition, Rey est de nouveau placé en détention provisoire le 27 mars 1996 à Nassau. Les autorités bernoises devront passer par quatre instances judiciaires avant que Rey ne soit finalement extradé vers la Suisse au début du mois de juin 1998.

Rey est resté exactement 797 jours en prison à Nassau. Dès le 2 juin, il est détenu à la prison régionale de Berne. Plusieurs demandes de mise en liberté provisoire lui sont refusées.

Il doit encore  4 millions au Canton de Berne

En 1998, il est jugé pour tentative d’escroquerie de la Banque Cantonale de Berne dans le cadre de l’introduction en bourse d’Inspectorat et pour faillite frauduleuse. Pour avoir réduit sa fortune privée au détriment des créanciers (il ne sera jamais possible d’établir s’il l’a fait de bonne foi ou pour sauver les apparences).

La peine de quatre ans d’emprisonnement reste bien en deçà des dix ans exigés par le procureur général. Les autres procédures pour fraude fiscale, falsification de documents et faillite frauduleuse sont devenues caduques en 2007. Elles ont donc été annulées. Rey a tenu la justice en haleine pendant des années. Il doit toujours près de 4,3 millions de francs au Canton de Berne au titre des frais de justice engagés.

Werner K. Rey vit à Londres depuis l’an 2000. Selon un rapport de l’hebdomadaire économique «Handelszeitung» paru en 2016, l’ancien escroc aujourd’hui âgé de 74 ans serait toujours actif dans différents secteurs d’activité.

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