France voisine Incendie mortel de Courchevel: propriétaire mis en cause

ATS

11.1.2021 - 17:55

Les remontées mécaniques de la station de ski française de Courchevel.
Les remontées mécaniques de la station de ski française de Courchevel.
ATS

Le parquet de Chambéry a demandé la mise en examen du propriétaire du bâtiment de Courchevel (Savoie), qui avait été la cible d'un incendie ayant causé la mort de deux saisonniers en 2019, a-t-on appris de lundi de source judiciaire. Des travaux ordonnés dans cet édifice vétuste n'avaient jamais été réalisés.

Confirmant une information du Parisien, le procureur de Chambéry Pierre-Yves Michau a indiqué que «le parquet (avait) saisi supplétivement le juge d'instruction pour les manquements aux normes de sécurité sur l'immeuble». Il n'a pas souhaité fournir plus de détails.

De son côté, une source judiciaire a confirmé à l'AFP que le réquisitoire du parquet retenait les qualifications d'"homicides et blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence», «hébergement de travailleurs dans un local non conforme», et «non-respect des règles d'entretien des bâtiments d'habitation».

Un jeune arrêté

Le 20 janvier 2019, à Courchevel, un incendie avait été provoqué dans un bâtiment appartenant à un homme d'affaires de la station, et dans lequel étaient hébergés des saisonniers. Deux d'entre eux avaient succombé, une femme de 32 ans et un homme de 50 ans, et une vingtaine d'autres avaient été blessés.

Début avril, un jeune ressortissant algérien, connu des services de police pour des faits liés au trafic de drogue, avait été interpellé et mis en examen dans cette affaire.

Le Parisien précise que selon un rapport d'expertise, le bâtiment «vétuste» était fermé administrativement depuis 10 ans car il ne respectait par les normes incendie, et une commission de sécurité avait exigé des travaux de sécurisation qui n'ont jamais été réalisés. Ce qui a favorisé la propagation des flammes lors du sinistre.

Désaccord entre procureurs

La mise en examen du propriétaire du bâtiment a été réclamée dès le mois de mai 2020 par le parquet de Chambéry au juge d'instruction, mais elle n'a toujours pas été décidée. C'est principalement un désaccord entre les parquets de Chambéry et Albertville, saisi initialement des faits, qui a ralenti la procédure dans son ensemble, selon la même source judiciaire.

Après un déplacement sur les lieux en novembre, l'instruction devrait rapidement être bouclée, indique la même source.

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