Sciences & Technique Inculpation du profil ADN d'un violeur aux Etats-Unis

AFP

20.6.2018 - 06:47

Suspecté d'être un violeur en série ayant sévi dans des hôtels de Washington, "John Doe" n'est pour l'instant qu'un profil ADN doublé d'un pseudonyme. Un grand jury l'a pourtant inculpé mardi. Photo transmise par le FBI et la police du Maryland le 19 juin 2018
Suspecté d'être un violeur en série ayant sévi dans des hôtels de Washington, "John Doe" n'est pour l'instant qu'un profil ADN doublé d'un pseudonyme. Un grand jury l'a pourtant inculpé mardi. Photo transmise par le FBI et la police du Maryland le 19 juin 2018
Source: Montgomery County Police Department/AFP

Les autorités à Washington ont inculpé mardi un inconnu identifié seulement par son profil génétique, une première dans la capitale fédérale américaine, après avoir relevé une concordance d'empreintes ADN lors de viols dans des hôtels.

Le suspect, activement recherché et présenté sous le pseudonyme de John Doe, pourrait avoir agressé sexuellement neuf femmes entre le 22 août 1998 et le 6 février 2006.

Dans six de ces affaires, les policiers sont convaincus de l'implication de ce même agresseur, confondu par son ADN. Le mode opératoire suivi est presque toujours le même: John Doe parvient à entrer furtivement dans une chambre d'hôtel où travaille une femme de ménage, qu'il viole avec l'aide d'un cutter, d'une corde ou d'une cravate.

Toutes ces agressions se sont produites dans des hôtels de l'agglomération de Washington.

Données génétiques

En utilisant les données génétiques prélevées sur place, et non des témoignages oculaires, les enquêteurs ont réussi à tracer un portrait robot de l'agresseur.

Les détails incluent la couleur des yeux, la couleur des cheveux, la morphologie faciale, l'âge estimé et l'ascendance familiale. L'homme noir serait aujourd'hui trentenaire ou quadragénaire.

La police a offert une prime de 45.000 dollars pour tout renseignement permettant de retrouver John Doe.

Pas d'échappatoire

L'inculpation annoncée lundi permet aux procureurs de prolonger leurs poursuites sans craindre l'effet de la prescription pénale, de 15 ans pour de tels crimes commis à Washington.

"La loi à Washington nous autorise à inculper un inconnu, sous le pseudonyme de John Doe, à partir du moment où son identité a été établie avec une certitude raisonnable grâce à son profil ADN", a expliqué aux journalistes la procureure fédérale Jessie Liu. "Cela signifie que l'agresseur n'échappera pas à la justice à la faveur du temps qui s'écoule", s'est-elle félicitée.

L'ADN a permis récemment de relancer de façon spectaculaire plusieurs affaires criminelles emblématiques aux Etats-Unis, avec notamment l'arrestation, grâce à sa lignée généalogique, d'un homme suspecté d'être le "tueur du Golden State" en Californie.

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