La municipalité d'Istanbul a décidé jeudi de modifier les noms de près de 200 rues. L'opération vise à les purger de toute mention rappelant le patronyme du cerveau présumé du putsch manqué du 15 juillet 2016, a rapporté l'agence étatique Anadolu.
Seront ainsi rebaptisées 192 rues, comprenant notamment le mot "Gülen", un nom de famille courant qui est aussi celui de Fethullah Gülen, le prédicateur installé aux Etats-Unis accusé par Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016.
Le mot "parallèle" est aussi dans le collimateur, parce qu'il évoque l'"Etat parallèle" que le gouvernement turc l'accuse d'avoir mis en place pour tenter de le renverser.
Ces rues ont été rebaptisées des noms de certaines victimes de la tentative de coup d'Etat, considérées comme des martyrs par les autorités turques.
La municipalité a également décidé de renommer la rue Kandil (lampe à huile) puisque c'est également le nom des montagnes où le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "organisation terroriste", dispose de bases arrières en Irak.
Noms "immoraux"
D'autres rues seront rebaptisées car leurs noms sont jugés "immoraux", du fait de double-sens à caractère sexuel ou injurieux, poursuit Anadolu.
A Istanbul, plus de rue du Harem, du nom du lieu où les sultans ottomans gardaient leurs épouses, ni de rue "Fak" (piège), du fait de son homophonie avec l'injure commune en langue anglaise.
Environ 250 personnes ont perdu la vie dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016. Le gouvernement turc mène depuis le putsch manqué de larges purges au cours desquelles plus de 55'000 personnes ont été arrêtées et plus de 140'000 limogées ou suspendues.
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