Italie Le lion Kimba de retour dans sa cage, son propriétaire cherche à rassurer

AFP

12.11.2023 - 18:46

Durant cinq heures, Kimba, un lion adulte échappé d'un cirque, a circulé dans les rues de Ladispoli. Dimanche, son propriétaire assure qu'il ne représentait pas vraiment un danger, alors que le ton monte en Italie contre la présence des animaux dans les chapiteaux.

Les habitants de cette ville côtière, près de Rome, avait été appelés à rester chez eux samedi, tandis que le lion arpentait les rues sombres et désertes des quartiers résidentiels, au milieu des voitures garées, selon des vidéos publiées par des médias italiens.

En milieu de soirée, le maire, Alessandro Grando, annonçait que le félin avait été mis sous sédatif et capturé.

Rony Vassallo, responsable des animaux au sein du Rony Roller Circus, assure que Kimba, âgé de huit ans, ne représentait qu'un faible danger.

«Il a rencontré des gens dans un environnement auquel il n'était pas habitué... et il ne s'est rien passé, il n'a même pas eu une seconde l'instinct d'attaquer une personne», déclare-t-il à l'AFP.

Rony Vassallo craignait plutôt pour le lion, «que quelqu'un lui fasse du mal par peur ou par excès d'enthousiasme». 

Non loin, près du chapiteau rouge et blanc où les préparations allaient bon train pour le spectacle du dimanche après-midi, Kimba fait les 100 pas dans sa cage, rugissant occasionnellement.

Sabotage?

M. Vassallo raconte que Kimba n'a reçu qu'une légère dose de sédatif et s'est réveillé presque immédiatement. Les vétérinaires qui l'ont examiné ont conclu que son excursion n'avait pas entraîné de sequelles.

Toute l'équipe du cirque était «très remuée et très tendue» après sa disparition, raconte le responsable des animaux, dont la famille dirige le cirque itinérant.

Et selon lui, il ne s'agit pas d'un accident. 

M. Vassallo assure avoir personnellement vérifié la cage métallique une heure avant l'évasion du lion, et «tout était en ordre». 

Il montre comment la porte s'ouvre vers l'intérieur, sécurisée par un verrou coulissant et une chaîne légère munie d'un petit cadenas.

«C'est très étrange», concède-t-il, tout en refusant de commenter les informations sur un possible sabotage, précisant qu'une enquête était en cours. 

«Contraints à la captivité»

Kimba est né et a grandi en captivité, avec ses deux frères, Zeus et Ivan, et sa soeur Maya.

Le cirque compte en tout neuf félins, dont des tigres, mais aussi des éléphants, des chameaux, des chevaux et même un bison.

Ce qui s'est passé à Ladispoli «met en évidence les dangers des cirques avec des animaux du point de vue de la sécurité publique», a réagi l'association de défense des droits des animaux, OIPA.

Cela met également en lumière «l'inconfort de ces pauvres créatures contraintes à la captivité pour le divertissement», poursuit-elle.

Plus de 20 pays européens ont interdit ou drastiquement limité le recours aux animaux dans les cirques. Ce n'est pas le cas de l'Italie.

Une loi a été rédigée, mais son vote a été reporté cette année à 2024, selon l'organisation de défense des droits des animaux, LAV, qui estime qu'un peu moins de 2.000 animaux sont détenus dans des cirques en Italie.

Le maire de Ladispoli, qui avait demandé à ses administrés de rester chez eux dans l'attente de la capture du lion, a également appelé à un changement de pratique.

«J'espère que cet épisode pourra éveiller les consciences, et que nous allons finalement mettre un terme à l'exploitation des animaux dans les cirques», a-t-il déclaré.

Pour M. Vassallo, les critiques «ne connaissent pas la réalité des faits, la façon dont les animaux sont traités dans les cirques, les contrôles qui sont effectués». 

Dans le quartier environnant, les habitants rencontrés par l'AFP expriment leur soutien au cirque, et semblent plus préoccupés par le sort du lion que par la sécurité du public. 

«J'avais un peu peur mais après, sur les vidéos, on pouvait voir que c'était un bon lion», commente Barbara Rosolino, 47 ans.

«Il voulait rentrer chez lui, on voyait bien qu'il était effrayé».