Lula «Janja», la militante de gauche qui devient son épouse

AFP

18.5.2022 - 18:55

«Je suis amoureux d'elle comme si j'avais 20 ans»: l'ex-président brésilien Lula se marie mercredi avec Rosangela da Silva, une sociologue et militante de gauche qui deviendra Première dame s'il décroche un troisième mandat en octobre.

18.5.2022 - 18:55

Il a 76 ans, elle en a 55. Cette relation avec «Janja», comme est surnommée cette membre de longue date du Parti des Travailleurs (PT), est une cure de jouvence pour l'icône de la gauche. Lula avait été très affecté par le décès en 2017 de Marisa Leticia, son épouse durant plus de 30 ans, avec qui il a eu quatre enfants. 

Il avait aussi perdu sa première femme, Maria de Lourdes, terrassée par une hépatite en 1971.

«Quand tu perds ta femme, tu penses que la vie n'a plus de sens, que tout est fini, puis une autre personne apparaît pour redonner du sens», a confié Luis Inacio Lula da Silva lors d'un entretien récent au magazine américain Time.

«On va se marier tranquillement et je mènerai campagne heureux», a ajouté l'ancien syndicaliste, qui a occupé la fonction suprême de 2003 à 2010 et tentera de revenir au pouvoir lors d'une élection qui s'annonce houleuse contre le président d'extrême droite Jair Bolsonaro.

Née à Sao Paulo, «Janja» est diplômée en sociologie de l'université du Parana, à Curitiba (sud), où elle a travaillé près de 20 ans dans l'entreprise d'énergie publique Itaipu Binacional, qui gère le barrage d'Itaipu, un des plus grands au monde.

Un baiser à la sortie de prison

Selon les médias brésiliens, ils se connaissent depuis plusieurs décennies, mais le service de presse de l'ex-président assure que leur relation amoureuse n'a débuté que fin 2017, lors d'un événement avec des artistes de gauche, dont le musicien Chico Buarque.

Mais cette romance entre cette femme très souriante aux cheveux châtains et le vieux lion de la politique n'a été révélée au grand jour qu'en mai 2019, quand Lula était incarcéré depuis plus d'un an pour corruption.

«Lula est amoureux et la première chose qu'il va vouloir faire à sa sortie de prison, c'est se marier», avait annoncé l'un de ses avocats qui venait de lui rendre visite.

Le mariage n'aura lieu finalement que deux ans et demi après sa libération, une cérémonie en soirée avec 200 invités à Sao Paulo dont les détails ont été tenus secrets.

Durant son incarcération, «Janja» a publié de nombreux tweets éperdus entre deux visites: «je veux juste pouvoir t'enlacer et te faire des câlins sans arrêt», avait-elle par exemple écrit le jour des 74 ans de Lula.

En novembre 2019, peu après sa libération, ils échangeaient un baiser devant la foule massée autour de la prison de Curitiba où l'ex-président venait de passer 18 mois.

«Je veux vous présenter quelqu'un dont j'avais déjà parlé, mais que certains ne connaissent pas: ma future compagne», avait déclaré Lula, visiblement ému.

Féministe engagée

Depuis que l'ex-président est redevenu éligible à la faveur de l'annulation de ses condamnations par la Cour suprême, début 2021, «Janja» l'a accompagné lors de nombreux déplacements, y compris à l'étranger, au Mexique et en Europe.

Elle a été l'une des stars du lancement de sa campagne, le 7 mai. Juste avant le discours de l'ex-président, «Janja» lui a offert son «cadeau de mariage»: la projection du clip de la nouvelle version de la chanson qui avait marqué sa première campagne présidentielle, en 1989. 

Une version interprétée par des stars de la nouvelle scène brésilienne, comme la drag queen Pabblo Vittar ou la chanteuse Duda Beat.

Lula a donné des pistes sur le rôle que «Janja» pourrait jouer en tant que Première dame dans des programmes de sécurité alimentaire dans un pays où la faim a progressé depuis la pandémie de Covid-19.

Bien qu'elle soit active dans la campagne de Lula sur les réseaux sociaux, Rosangela da Silva est discrète sur sa vie privée. Selon le magazine Veja, elle a été mariée plus de dix ans et n'a pas d'enfant.

«Elle est très engagée et très féministe», a révélé Lula en septembre, lors d'un entretien au podcast du rappeur Mano Brown.

AFP