Procès Jeune jugé après une attaque à la hache

ATS

19.12.2018 - 17:02

La sanglante agression s'est terminée dans une station-service.
La sanglante agression s'est terminée dans une station-service.
Source: KEYSTONE/EDDY RISCH

L'avocat du jeune de 18 ans qui a blessé sept personnes avec une hache en octobre 2017 à Flums (SG) a plaidé l'irresponsabilité. Le prévenu, qui a comparu mercredi à Mels (SG), encourt trois ans de prison et un placement prolongé en milieu psychiatrique.

Le jeune homme est accusé, entre autres, de tentatives d'assassinats, de tentative d'incendie et de lésions corporelles. Outre la prison et le placement, le Ministère public des mineurs réclame aussi une amende de 500 francs. Le représentant des victimes, quant à lui, a fait valoir des prétentions civiles et demande 330'000 francs de dédommagements.

Comme c'est le cas habituellement dans le cadre de la justice des mineurs, le procès qui s'est déroulé devant le tribunal des mineurs de Werdenberg-Sarganserland n'était pas public et les médias n'ont eu accès qu'à une partie de celui-ci. Le verdict sera rendu par écrit ultérieurement à une date inconnue.

Diagnostiqué schizophrène

L'avocat de la défense a déclaré que son client avait été diagnostiqué schizophrène. A l'époque de l'agression, son mandant était "incapable de jugement, de discernement et de maîtrise de soi". Ses actions ne pouvaient pas être planifiées.

L'accusé a suivi le plaidoyer de son défenseur sans montrer d'émotions. Il s'agit d'une conséquence de sa maladie, selon l'avocat. Il ne peut développer ni compassion, ni sentiments. Mais son représentant assure qu'il est désolé.

Le jeune homme n'avait pas l'intention de tuer qui que ce soit, selon l'avocat. Il réfute donc les tentatives d'assassinats. En revanche, les autres faits sont reconnus. Quant aux demandes civiles, elles devraient être rejetées ou traitées dans le cadre d'une procédure civile.

"Je voulais simplement tuer"

Le procureur voit les choses différemment. Après son arrestation, le prévenu a fait part plus d'une fois de son intention de tuer, a-t-il rappelé. "J'étais un animal. Je voulais simplement tuer", aurait-il déclaré. Il a en outre frappé ses victimes avec beaucoup de force. C'est un hasard que personne ne soit mort.

L'accusé, pour sa part, a dit ne pas se souvenir de tout. Avant de passer à l'action, le soir du 22 octobre 2017, celui qui était alors âgé de 17 ans a tenté de mettre fin à ses jours. "Je me sentais comme une merde", a-t-il imagé devant la Cour.

Il a ensuite mis une hache et des ciseaux dans son sac à dos, a bouté le feu à la maison de sa mère et de son beau-père et s'est dirigé vers le centre du village. Il s'en est d'abord pris à un couple avec un bébé, puis à un automobiliste et à sa femme. Il a volé la voiture et fait un accident, avant de continuer à pied jusqu'à une station-service où il a encore attaqué trois femmes.

C'est là que deux agents ont finalement réussi à le maîtriser, à l'aide d'un taser et de leur arme à feu. Il a été grièvement touché.

Au total, sept personnes ont donc été blessées par l'adolescent, dont une grièvement. Le bébé s'en est tiré sans égratignure. Le représentant des victimes a souligné qu'elles subissaient toujours des conséquences physiques et émotionnelles.

Expulsion probable

Né en Lettonie, l'agresseur vit depuis cinq ans en Suisse et suivait un apprentissage. Il a quitté Riga pour rejoindre ses parents dans le cadre d'un regroupement familial. Depuis sa sortie de détention préventive, le 23 mars dernier, il séjourne dans le secteur fermé d'une institution psychiatrique. Selon son avocat, il doit s'attendre à être expulsé de Suisse après avoir purgé sa peine.

Durant les mois qui ont précédé le crime, il s'était exprimé sur ses fantasmes de violence et de meurtre. Il ne voulait plus vivre, a-t-il dit mercredi. Lors de son arrestation, il avait demandé aux policiers de lui tirer une balle dans la tête.

Quatre mois avant les faits, des éducateurs du Service de l'enfance et de la jeunesse l'ont signalé, tout comme son école professionnelle. Le groupe d'intervention du Service psychologique scolaire avait alors ouvert une enquête et le jeune Letton a été étroitement surveillé.

Le Ministère public s'est saisi de l'affaire à la mi-septembre 2017 afin de déterminer s'il représentait un risque pour autrui. Les autorités ont ensuite écarté toute mesure de contrainte, car le suspect n'avait jamais formulé de menaces concrètes contre autrui.

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