Le ski de fond et les raquettes ne connaissent pas de frontière: pour célébrer 30 ans de réciprocité, les associations en charge de ces activités ont publié une carte de l'arc jurassien franco-suisse qui met en évidence les itinéraires et liaisons entre les deux pays.
23.12.2023, 10:01
23.12.2023, 10:10
ATS
«Les sites nordiques de l'arc jurassien franco-suisse», tel est le titre de la nouvelle brochure consacrée au ski de fond transfrontalier. Agrémentée d'une carte et tirée à 20'000 exemplaires, elle a nécessité un grand travail d'harmonisation, relève Laurent Donzé, président de Romandie Ski de Fond (RSF).
Les amateurs de glisse, de raquette ou de pistes de chiens de traineau ont désormais une vue d'ensemble du plus grand domaine nordique d'Europe centrale: le document répertorie 28 secteurs, 3300 km de pistes de fond et 1500 km de pistes balisées pour les raquettes.
La géographie particulière du massif permet à de nombreux sites nordiques d'être reliés entre eux. Par exemple Bois d'Amont (F) et le Brassus, les Tuffes (F) et la Givrine ou Meix Musy-Gardot la Brévine (NE). Le livret décrit également les deux grandes traversées du Jura à ski de fond, tant côté français qu'helvétique.
Ski aux pieds
Les désormais trentenaires accords de réciprocité prévoient que le skieur paie sa redevance ou sa carte annuelle en Suisse ou en France et qu'il skie librement de l'autre côté de la frontière, pour autant qu'il la passe sur des lattes. «Pas besoin de sortir son porte-monnaie ni sa carte d'identité», souligne le responsable.
Et de relever que chaque année, des représentants d'Espace nordique jurassien côté français (ENJ) et de RSF côté suisse se réunissent. Ils analysent les éventuels problèmes dus à l'écart de prix, échangent sur les différents modes de gestion et ratifient les accords pour l'année suivante.
Le nouveau document est disponible dans les offices de tourisme, magasins de sports et sites nordiques des montagnes du Jura (Ain, Doubs, Jura) et de Suisse Romande.
Gestion différente
Assurée par les communes ou communautés de communes, la gestion du nordique en France est de manière générale notablement plus professionnelle qu'en Suisse, raconte Laurent Donzé. Sur territoire helvétique, la gestion est plutôt associative avec de nombreux bénévoles. Seul le traçage et parfois la vente de vignettes sont professionnalisés, ce qui peut s'avérer un atout lors d'hivers peu enneigés, glisse-t-il.
Au niveau de la compétition, le dynamisme se trouve côté français. Tous les villages comportent un ski-club, ce qui est loin d'être le cas en Suisse, où l'Internationale du Brassus (VD) appartient au passé. Au niveau des populaires, la Transjurassienne draine près de 4000 coureurs entre Lamoura et Mouthe. La Mara attire aux Rasses (VD) 600 à 700 participants, dont un tiers de Français.
Différences de prix
Les premiers accords de réciprocité avaient été conclus il y a une trentaine d'années, permettant aux détenteurs du pass suisse ou français d'avoir la gratuité de l'autre côté de la frontière. Très rapidement en raison de la différence de prix, les Suisses ont dû acheter un timbre complémentaire (10 ou 20 francs) en vue d'uniformiser le prix. Dès la saison 2002-2003, la réciprocité est devenue totale, également pour les détenteurs d'un forfait journalier.