Justice GE L'agent de sécurité n'a fait que se défendre

ATS

2.6.2020 - 19:33

Le braquage de la bijouterie du quai des Bergues ainsi que la fusillade qui avait suivi s'étaient déroulés le samedi matin du 13 mai 2017 (archives).
Le braquage de la bijouterie du quai des Bergues ainsi que la fusillade qui avait suivi s'étaient déroulés le samedi matin du 13 mai 2017 (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

L'agent de sécurité qui avait échangé des coups de feu avec un homme qui venait de braquer la bijouterie dont il avait la surveillance a été acquitté mardi par la justice genevoise des accusations de tentative de meurtre et de mise en danger de la vie d'autrui.

Cet ancien gendarme français de 54 ans avait tiré à 13 reprises en pleine rue, un samedi matin. Le Ministère public avait estimé que le prévenu avait pris un risque inconsidéré en agissant de la sorte et voulait le condamner pour ce comportement dangereux. Le Tribunal correctionnel de Genève a finalement désavoué sèchement le Parquet.

Selon les juges, l'agent se trouvait au moment des faits en état de légitime défense. Lorsqu'il a tiré, il avait essuyé un premier coup de feu d'un des braqueurs de la bijouterie. Celui-ci était armé d'un Smith & Wesson de calibre 44 Magnum. L'impressionnant revolver était chargé de six balles expansives.

Le Tribunal correctionnel a souligné que l'agent de sécurité s'est retrouvé en droit d'agir comme il l'a fait. Face à une arme de gros calibre, il a craint pour sa vie et celle des deux bijoutières qui étaient présentes dans le magasin au moment du braquage. Il a tiré en visant des endroits sans risque, ne visant personne.

Un bon tireur

L'agent de sécurité a fait preuve d'un grand professionnalisme, ont conclu les juges. Décrit comme un très bon tireur par ses différents employeurs, le prévenu dispose d'un port d'arme depuis 30 ans. Jusqu'à ce braquage, en mai 2017, il n'avait jamais fait feu dans le cadre de son métier.

C'est un très grand soulagement, a indiqué l'avocat de l'agent de sécurité Nicola Meier. «Non seulement le verdict reconnaît que mon client a fait son travail, mais qu'il l'a fait avec humanité». L'agent était en droit de riposter sur les braqueurs, «mais il a fait le choix de tirer à côté».

Les deux braqueurs, qui étaient assis sur le même banc des accusés que l'agent de sécurité, n'ont en revanche pas eu les faveurs du tribunal. Leur faute a été considérée comme lourde par les juges, leur mobile décrit comme égoïste et futile. Ils ont «terrorisé» les bijoutières et leur responsabilité est pleine et entière.

De nombreux antécédents

Le malfaiteur qui a participé à la fusillade, en tirant à quatre reprises en direction de l'agent de sécurité, a été condamné à 10 ans de prison, notamment à cause de ses nombreux antécédents judiciaires. L'accusé de 38 ans a notamment été reconnu coupable de tentative de meurtre par dol éventuel et de brigandage aggravé.

L'autre braqueur, également âgé de 38 ans, a pour sa part accepté, selon les juges, l'utilisation du revolver lors du hold-up, même s'il n'a pas tenu l'arme ou pensé que son complice ferait feu en pleine rue. Le Tribunal correctionnel l'a condamné à une peine de cinq ans et demi de prison.

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