Dettes colossales L'ancien avocat de Trump et ex-maire de New York en faillite

ATS

21.12.2023 - 23:35

L'ancien avocat de Donald Trump et ex-maire de New York, Rudy Giuliani, s'est déclaré jeudi en faillite personnelle devant la justice américaine. Cela une semaine après avoir été condamné à payer 148 millions de dollars à deux assesseures électorales de Géorgie qu'il avait diffamées.

L'ancien «maire de l'Amérique» reconnu mondialement il y a plus de 20 ans pour sa gestion des attentats du 11-Septembre 2001 et son rôle d'ex-procureur antimafia à New York, est depuis tombé en disgrâce.
L'ancien «maire de l'Amérique» reconnu mondialement il y a plus de 20 ans pour sa gestion des attentats du 11-Septembre 2001 et son rôle d'ex-procureur antimafia à New York, est depuis tombé en disgrâce.
sda

Keystone-SDA

M. Giuliani, fer de lance de la campagne de l'ex-président républicain pour l'invalidation des résultats du scrutin de 2020, a déposé une demande devant le tribunal fédéral de Manhattan sous le fameux chapitre 11 de la loi sur les faillites, selon des documents judiciaires. Il a déclaré jusqu'à 500 millions de dollars de dettes et de un à dix millions de dollars de patrimoine.

Vendredi dernier, un jury d'un tribunal fédéral de la capitale Washington avait condamné Rudy Giuliani à verser 148 millions de dollars d'indemnités et de dommages et intérêts pour préjudice moral à Ruby Freeman et à sa fille Wandrea Shaye Moss, deux agentes électorales de l'Etat de Géorgie (sud-est) lors de l'élection présidentielle de novembre 2020.

L'élection fut remportée par le démocrate Joe Biden mais l'ancien président républicain Donald Trump (2017-2021), qui rêve de retourner à la Maison Blanche, estime depuis plus de trois ans que la victoire lui a été volée.

Parmi les créanciers listés par M. Giuliani dans sa déclaration de faillite personnelle, on trouve les services des impôts fédéraux (IRS) et de l'Etat de New York (NYS Department of Taxation & Finance) pour des millions de dollars de dettes cumulées. Ainsi que des cabinets d'avocats, une société de machines de vote électronique (Dominion) et une société du fils du président Biden, Hunter Biden.

«Mensonges de Giuliani»

Vendredi dernier, la plaignante Mme Moss avait décrit les années «dévastatrices» vécues avec sa mère en raison des «mensonges de Rudy Giuliani», l'ancien avocat personnel et très proche de Donald Trump.

A partir d'une vidéo montrant la mère et sa fille se passant un objet – qui s'avérera être une pastille de menthe – lors du décompte des bulletins, l'ancien maire et ex-procureur de New York avait affirmé qu'elles échangeaient une clé USB «comme s'il s'agissait de doses d'héroïne ou de cocaïne» pour truquer les résultats.

Les deux femmes noires avaient raconté comment ces accusations, reprises par Donald Trump sur les réseaux sociaux, leur avaient valu un déferlement d'insultes et de menaces, souvent à caractère raciste.

Après avoir reconnu en juillet la fausseté de ses accusations, M. Giuliani a affirmé vendredi dernier «n'avoir aucun doute que ses déclarations étaient soutenables à l'époque et l'étaient encore aujourd'hui», mais a dit avoir été empêché d'en apporter la preuve.

Ex «maire de l'Amérique»

L'ancien «maire de l'Amérique» reconnu mondialement il y a plus de 20 ans pour sa gestion des attentats du 11-Septembre 2001 et son rôle d'ex-procureur antimafia à New York, est depuis tombé en disgrâce. Il avait qualifié le montant réclamé de 148 millions de dollars d'"absurdité».

Rudy Giuliani est par ailleurs poursuivi par le cabinet d'avocats qui l'a représenté pendant plusieurs années (Davidoff Hutcher & Citron) et qui lui réclame 1,36 million de dollars d'impayés. Il est poursuivi aussi au civil par les sociétés Dominion, Smartmatic et par Hunter Biden pour des montants «indéterminés», selon les documents judiciaires.

Rudy Giuliani a été inculpé pénalement en août par la justice de Géorgie avec Donald Trump et 17 autres personnes pour manipulations illicites afin d'inverser les résultats de l'élection de 2020 dans cet Etat clé.

Quatre des 19 prévenus initialement visés par l'acte d'accusation délivré le 14 août, en vertu notamment d'une loi sur la criminalité en bande organisée, ont déjà plaidé coupable. Ils ont été condamnés à des peines réduites, sans prison ferme, en échange de leur témoignage au futur procès des autres accusés.