Empêtré dans des scandalesL'ex-roi Juan Carlos de retour en Espagne, la 3e fois depuis son départ
AFP
26.7.2023 - 21:57
L'ex-roi d'Espagne, Juan Carlos 1er, est de retour dans son pays pour ce qui constitue sa troisième visite depuis son départ fracassant en août 2020 pour Abou Dhabi sur fond de scandales, a constaté mercredi un journaliste de l'AFP.
26.07.2023, 21:57
26.07.2023, 21:59
AFP
Âgé de 85 ans, Juan Carlos est lentement descendu du jet privé qui l'a déposé à l'aéroport de Vigo (nord-ouest), s'agrippant des deux mains à la rambarde de la passerelle, selon des images diffusées par la télévision publique.
Vêtu d'un blazer bleu marine, l'ancien souverain, visiblement affaibli, a ensuite rejoint la ville galicienne de Sanxenxo en voiture, selon un photographe de l'AFP présent sur place.
C'était dans cette même ville portuaire que Juan Carlos s'était rendu lors de ses deux précédentes visites, en mai 2022 et en avril dernier, et c'est là que se trouve le voilier «le Bribon», avec lequel il a été sacré champion du monde par le passé.
Il pourrait, selon certains médias espagnols, participer à une régate sur place le week-end prochain.
Train de vie fastueux
Juan Carlos revient en Espagne trois jours après les élections législatives anticipées qui n'ont pas permis de dégager une majorité au parlement, plongeant le pays dans une période d'incertitude, avec le spectre de nouvelles élections dans quelques mois.
Si son premier séjour en 2022 avait déclenché une polémique en raison du manque de discrétion dont il avait preuve, suscitant l'exaspération du palais royal selon la presse espagnole, le deuxième a été bien plus sobre: celui qui a régné pendant près de 40 ans sur l'Espagne s'était alors contenté de saluer la foule depuis sa voiture.
Juan Carlos a quitté l'Espagne pour s'installer à Abou Dhabi le 3 août 2020 après des révélations de plus en plus embarrassantes sur son train de vie fastueux et sur l'origine douteuse de sa fortune, au moment où une enquête judiciaire venait d'être ouverte à son encontre.
Portant sur des soupçons de corruption et de blanchiment, cette enquête a été classée en mars 2022 par la justice espagnole, comme deux autres ouvertes ultérieurement, en raison notamment de la prescription des délits et de l'immunité dont il bénéficiait en tant que chef de l'Etat jusqu'à son abdication en 2014.
Les procureurs avaient cependant mis en avant des «irrégularités fiscales».
Ces affaires ont terni l'image de cette figure adulée pendant des décennies pour avoir conduit la transition démocratique de l'Espagne après la mort du dictateur Francisco Franco en 1975.