Accusé de viol et contrainte sexuelle L'heure du jugement approche au procès de Tariq Ramadan

mf, ats

24.5.2023 - 06:43

Le Tribunal correctionnel de Genève rend mercredi à 11h00 son jugement au procès pour viol et contrainte sexuelle de Tariq Ramadan. Le Ministère public avait requis trois ans de prison, dont 18 mois ferme, à l'encontre de l'islamologue. Ce dernier plaide l'acquittement.

Le célèbre érudit islamique suisse Tariq Ramadan (à droite) arrive avec ses avocats Yael Hayat (à gauche), Guerric Canonica (au centre) au palais de justice de Genève lors de la deuxième journée d'audience avec le procureur de Genève dans le cadre d'une enquête sur une agression sexuelle, à Genève, Suisse, Mardi 16 mai 2023.
Le célèbre érudit islamique suisse Tariq Ramadan (à droite) arrive avec ses avocats Yael Hayat (à gauche), Guerric Canonica (au centre) au palais de justice de Genève lors de la deuxième journée d'audience avec le procureur de Genève dans le cadre d'une enquête sur une agression sexuelle, à Genève, Suisse, Mardi 16 mai 2023.
KEYSTONE

mf, ats

Tariq Ramadan est accusé d'avoir violé et contraint sexuellement une femme dans une chambre d'hôtel à Genève, en octobre 2008. La plaignante, une femme de 57 ans convertie à l'islam, affirme avoir été séquestrée par le prédicateur et soumise par lui à des actes sexuels brutaux, accompagnés de coups et d'insultes.

Lors du procès, la semaine dernière, le premier procureur Adrian Holloway avait estimé que la faute de Tariq Ramadan est lourde. Il avait accusé le théologien d'avoir profité de son aura pour abuser de sa victime et la traiter comme un objet.

Dans son réquisitoire, le magistrat avait insisté sur la constance, tout au long de la procédure, des déclarations de la plaignante, et de la crédibilité de ses propos. Selon lui, celle que les médias ont surnommée «Brigitte» a toujours dit que sa relation avec Tariq Ramadan était intellectuelle et qu'elle ne cherchait pas à avoir des relations sexuelles avec lui.

«Récit imaginaire»

De son côté, Tariq Ramadan a contesté tout viol, parlant de «harcèlement» de la part de son accusatrice. Il a même affirmé n'avoir jamais eu de relations sexuelles avec elle. Il a déclaré ne pas vouloir que ce procès à Genève soit le faire-valoir de ce qu'on veut faire de lui en France où il est devenu «l'ennemi numéro un» à cause de son nom.

Son avocat Guerric Canonica a souligné que la seule lecture des messages de la plaignante suffit à soulever un doute raisonnable. Déplorant «un récit imaginaire qui ne résiste pas à un examen du dossier», il a fait appel au «bon sens» du tribunal.