Liaison Thonon-Lausanne La CGN réduit la voilure: grogne chez les frontaliers

Valérie Passello

14.10.2025

Le nombre de navettes entre Thonon-les-Bains et Lausanne va largement diminuer en 2026. De l'autre côté de la frontière, les esprits s'échauffent.

En 2026, il n'y aura plus que six allers-retours par jour entre Thonon-les-Bains et Lausanne, contre une quinzaine actuellement.
En 2026, il n'y aura plus que six allers-retours par jour entre Thonon-les-Bains et Lausanne, contre une quinzaine actuellement.
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Rédaction blue News

Le service de la ligne N2 de la CGN va se réduire comme peau de chagrin l'an prochain. Selon le nouvel horaire récemment publié, en 2026, il n'y aura plus que six allers-retours par jour entre Thonon-les-Bains et Lausanne, contre une quinzaine actuellement, soit trois le matin et trois le soir.

Durant la journée, aucune course n'aura lieu entre 10h20 et 16h05. La dernière navette partira de Lausanne à 20h05, alors qu'aujourd'hui, les usagers peuvent encore embarquer à Lausanne à 22h45 pour rallier Thonon. Enfin, la liaison est carrément supprimée le week-end. 

Concrètement, un travailleur qui rate le ferry de 7h30 à Thonon, devra attendre 9h30 pour pouvoir embarquer. Même topo au retour: la personne qui ne parvient pas à prendre le bateau à 16h05 devra aussi attendre deux heures avant que le prochain n'arrive.

«L'effet d'une bombe»

Les travailleurs frontaliers qui empruntent cette ligne sont dépités par ces changements, pour ne pas dire carrément en colère. Comme le confie à «France 3 régions» Pierre Faury, de l’Amicale des Frontaliers et de l’Association des Usagers du Transport lacustre: «Ça bouleverse vraiment la vie des gens, ça a fait l’effet d’une bombe. Les gens sont très angoissés, car la vie d’un frontalier, c’est comme la vie d’un Parisien, tout est très chronométré avec une amplitude de temps hors du domicile très grande et s’il y a le moindre grain de sable dans le rouage, ça crée de vraies difficultés».

«C’est grave, très grave ! Ces bateaux sont essentiels pour les travailleurs, les étudiants et pour l’écologie du Léman», s'agace un autre usager auprès de nos confrères de la tv française. Une pétition en ligne a d'ores et déjà été lancée, pour «demander le retour des horaires de ferries habituels sur le Léman».

«Les habitants de Haute-Savoie, dont beaucoup dépendent des ferries pour leurs trajets quotidiens vers le travail ou pour des raisons personnelles, subissent les conséquences de ces changements unilatéraux», dénonce le texte. Ses initiants demandent «une collaboration étroite entre les autorités et les passagers pour établir des horaires qui soient en adéquation avec les besoins réels de la communauté».

Accord à trouver

Thonon Agglomération a publié un message explicatif au sujet de ces modifications d'horaires. L'agglomération rappelle qu'elle «participe au financement des lignes lacustres reliant les rives française et suisse du Léman». Mais elle affirme ne plus pouvoir assumer les coûts, qui n'ont cessé d'augmenter ces dernières années et qui s'élèvent à plus de 4 millions d'euros pour 2025.

«D’une participation financière forfaitaire annuelle par port jusqu’en 2017, les collectivités locales françaises ont commencé à participer au déficit de fonctionnement des lignes transfrontalières, allant du coût du personnel à l’amortissement des matériels», motive-t-elle.

L'horaire proposé pour 2026 est la solution qui a été trouvée, «dans l’attente d’un cadre de coopération revu et stabilisé (en cours d’établissement)», est-il encore précisé.