Vague de chaleur L'Europe occidentale suffoque, les glaciers grimacent

ATS

12.7.2022 - 21:27

Accablée par des températures atteignant les 43 degrés en Espagne et au Portugal, l'Europe occidentale faisait face mardi à une deuxième vague de chaleur en à peine un mois. L'impact se révèle très préoccupant sur les sols et les glaciers.

La canicule favorise les incendies, comme ici au Portugal.
La canicule favorise les incendies, comme ici au Portugal.
ATS

La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

«Une nouvelle vague de chaleur, la deuxième cette année, s'installe en Europe occidentale. Elle affecte principalement l'Espagne et le Portugal mais devrait s'intensifier et s'étendre», a déclaré, à Genève, Clare Nullis, porte-parole de l'Organisation météorologique mondiale.

Elle a alerté sur la situation critique de «sols très, très secs» et l'impact des températures sur les glaciers des Alpes: «C'est une très mauvaise saison pour les glaciers», a-t-elle insisté, un peu plus d'une semaine après l'effondrement en Italie d'un énorme bloc du glacier de la Marmolada, fragilisé par le réchauffement climatique, qui a fait onze morts.

En Espagne, les températures ont de nouveau franchi la barre des 40°C dans une grande partie de la moitié ouest du pays et notamment dans des zones habituellement tempérées. 43,3°C ont été enregistrés à Cordoue (sud) en milieu d'après-midi puis 43,5°C à Ribadavia (Galice, nord-ouest) vers 18h00, selon l'agence météo (Aemet).

Presque 44 degrés

A Mérida (sud-est) il a fait logiquement encore plus chaud: 43,9°C. Le pic de cette vague de chaleur devrait durer jusqu'à jeudi. À Madrid, cette chaleur était extrêmement difficile à supporter dans les bureaux non climatisés.

«C'est un enfer», soupirait, la sueur au front, Dania Arteaga, une Vénézuélienne de 43 ans, entre deux coups de raclette pour nettoyer les vitrines d'un magasin du centre de la capitale espagnole. Joaquín Abad, un plombier de 46 ans, en est venu à «écourter ses journées de travail» pour supporter la chaleur qui «empire d'année en année».

Favorisés par ces températures exceptionnelles, plusieurs incendies faisaient rage dans le pays, dont un avait déjà brûlé 2.500 hectares de végétation en Estrémadure (ouest).

Selon le gouvernement, entre le 1er janvier et le 3 juillet, 70.354 hectares de forêt sont partis en fumée en Espagne, soit près du double (+87%) de la moyenne des dix dernières années.

Reprises de feux au Portugal

Au Portugal, attisés par des températures caniculaires et des vents violents, les feux de forêt qui avaient frappé le centre du pays ce week-end se sont de nouveau embrasés mardi, provoquant l'évacuation de plusieurs villages et mobilisant plus d'un millier de pompiers.

D'après des images des télévisions locales, pompiers et habitants s'efforçaient de freiner l'avancée des flammes qui menaçaient plusieurs localités des communes de Leiria, Pombal, Ourém ou Alvaizere, à un peu plus d'une centaine de kilomètres au nord de Lisbonne.

Selon le site de l'Autorité nationale de protection civile, cinq foyers mobilisaient dans cette même région quelque 1.200 pompiers, plus de 300 véhicules et une douzaine d'avions ou hélicoptères.

Le risque d'incendie avait déjà poussé les autorités à fermer le parc naturel très touristique de Sintra, à l'ouest de Lisbonne, alors que la mercure est monté jusqu'à 43,1 degrés dans le centre du pays.

«Les prévisions météorologiques des prochains jours demeurent extrêmement préoccupantes pour le risque d'incendies», a réaffirmé mardi le Premier ministre Antonio Costa, alors que les températures devaient dépasser les 40 degrés dans une grande partie du territoire.

Le thermomètre est monté jusqu'à 43,1 degrés Celsius près de la ville d'Abrantes (district de Santarém).

Les ministres mobilisés en France

En France, où cet épisode de forte chaleur devrait se prolonger au moins jusqu'en début de semaine prochaine, les températures étaient comprises mardi entre 36 et 38 degrés, voire 39 degrés, sur la façade atlantique, le Sud-Ouest et la basse vallée du Rhône.

La Première ministre Elisabeth Borne a appelé le gouvernement à se mobiliser face à l'"impact très rapide» de la chaleur «sur l'état de santé des populations, en particulier des personnes les plus vulnérables».

Les températures élevées devraient ensuite se propager à d'autres parties d'Europe occidentale ou centrale. En Suisse, la canicule doit s'installer dès mercredi, avec un premier pic jeudi, selon les météorologues.