Los Angeles
La compagne du tireur de Las Vegas, qui a fait 58 morts et 489 blessés, ignorait tout des projets de fusillade, a déclaré mercredi son avocat. Aux Philippines au moment du carnage, elle est rentrée à Los Angeles mardi soir et a été interrogée le lendemain par le FBI.
Considérée comme l'unique "personne d'intérêt" dans l'enquête, cette Australienne de 62 ans est rentrée à Los Angeles en "sachant que le FBI et la police de Las Vegas voulaient (lui) parler". Elle a été accueillie à son arrivée par la police fédérale avant d'être interrogée par les enquêteurs, puis relâchée. Son avocat a assuré qu'elle "coopérait pleinement" avec le FBI et la police de Las Vegas.
Dans une déclaration lue par le défenseur, la femme dit ne connaître l'assaillant que comme un homme "gentil, attentif, tranquille" avec qui elle imaginait son avenir. "Il ne m'a jamais rien dit" laissant entrevoir "que quelque chose d'horrible allait se passer", ajoute-t-elle.
Elle pensait à une rupture
Elle raconte, qu'il y a deux semaines, il lui a acheté un billet d'avion pour les Philippines, dont elle est originaire, l'enjoignant à rendre visite à sa famille. Là-bas, il lui a transféré une importante somme d'argent - 100'000 dollars selon certaines informations de presse - "en disant que c'était pour que j'achète une maison pour moi et ma famille".
Elle explique s'être inquiétée que "ce voyage inattendu puis l'argent aient été une manière de rompre" avec elle, mais n'avoir jamais soupçonné que son compagnon "planifiait des violences contre quiconque".
D'après la police, le tueur a tiré pendant dix minutes sur les 22'000 spectateurs d'un festival de musique en plein air, embusqué au 32e étage de l'hôtel Mandalay Bay. Il s'est ensuite suicidé. C'est la fusillade la plus meurtrière de l'histoire américaine récente.
Trois jours après ce drame qui a ébranlé le pays, les autorités n'avaient pas encore identifié les raisons qui ont poussé un comptable retraité de 64 ans, inconnu des services de police, à commettre ce carnage.
"Nous essayons de comprendre ses motivations", a admis le shérif de Las Vegas, Joseph Lombardo. Il a précisé que des entretiens avec l'ex-femme du tireur ou son frère n'avaient pas ouvert de piste.
Trente armes achetées en un mois
Le policier peine cependant à croire que l'assaillant est parvenu à assembler seul un tel arsenal. "Ce que nous savons, c'est qu'il s'agit d'un homme qui a passé des décennies à amasser des armes et des munitions, à vivre une vie secrète, qui ne sera sans doute jamais totalement comprise", a-t-il ajouté.
Les enquêteurs s'intéressent notamment à l'achat de plus de trente armes à feu par le retraité en octobre 2016, susceptible d'avoir été déclenché par un événement personnel.
Le shérif a aussi estimé "troublant qu'il ait été capable de déplacer autant de matériel sans assistance". "On peut se dire qu'il a bénéficié d'aide à un moment donné". Le tueur avait accumulé un arsenal de 47 fusils et armes de poing, des explosifs et des milliers de munitions. 1600 cartouches ont été retrouvées dans sa voiture par les enquêteurs.
Concernant la revendication de l'attaque par l'Etat islamique, rien ne permet de lier le massacre au "terrorisme", a répété mercredi soir un responsable du FBI. Aucun complice présumé n'a été interpellé, a-t-il ajouté.
D'après le quotidien Las Vegas Review Journal, le tueur aurait fait l'objet d'une ordonnance pour un anxiolytique - type Valium - en juin, médicament qui peut générer des comportements agressifs. Le shérif a ajouté que les possibles indices d'une maladie mentale étaient étudiés par les enquêteurs.
Le président des Etats-Unis s'est rendu mercredi, accompagné de sa femme Melania, dans un hôpital de la capitale endeuillée des casinos. "L'Amérique est véritablement un pays en deuil", a-t-il lancé.
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