Procès pour cyberharcelement La fille de Brigitte Macron alerte sur l'état de santé de sa mère

ATS

28.10.2025 - 15:49

La fille de Brigitte Macron a dénoncé mardi devant le tribunal une «dégradation des conditions de santé» de sa mère. Cette dernière est la cible d'une infox l'accusant d'être une personne transgenre. Dix personnes sont actuellement jugées à Paris pour cyberharcèlement.

La fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, a expliqué mardi devant le tribunal que les conditions de santé de sa mère s'étaient dégradées.
La fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, a expliqué mardi devant le tribunal que les conditions de santé de sa mère s'étaient dégradées.
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Keystone-SDA

Un «tourbillon de messages qui ne s'arrête jamais»: la fille de Brigitte Macron a déploré mardi, au procès pour cyberharcèlement de dix personnes, une «dégradation des conditions de santé» de sa mère, cible d'une infox mondiale la présentant comme une femme trans.

Dénonçant «la haine» à l'égard de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière a regretté la «remise en cause systématique» de «son identité, son sexe» et «sa probité», à la barre du tribunal correctionnel de Paris, devant les prévenus jugés depuis lundi.

«Ce tourbillon (de messages) qui ne s'arrête jamais a un impact croissant sur (les) conditions de vie» de Brigitte Macron et son état de «santé», a détaillé l'avocate de 41 ans, ajoutant qu'elle en avait d'abord «sous-estimé l'ampleur». La femme du chef de l'État est sur le «qui-vive» en permanence, de peur que son image ne soit «détournée», a encore expliqué sa fille, en l'absence de la première dame.

Le parquet a commencé en fin d'après-midi à prendre ses réquisitions à l'encontre des dix cyberharceleurs présumés de Brigitte Macron, âgés de 41 à 65 ans. Le jugement devrait ensuite être mis en délibéré.

Cette riposte judiciaire en France, doublée d'une plainte aux États-Unis, intervient après quatre ans de polémiques et de rumeurs sur le genre la femme de l'État, largement relayées par les réseaux complotistes et d'extrême droite.

L'une des prévenus, la médium Delphine J., connue sous le nom d'Amandine Roy, est l'autrice d'une vidéo virale publiée en 2021 affirmant que Brigitte Macron n'aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel Trogneux aurait pris son identité après une transition de genre. «J'ai vu (mon oncle) il y a quelques semaines et il va très très bien», a affirmé Tiphaine Auzière qui a quitté le tribunal peu après son témoignage.

Me Luc Brossollet, l'avocat de l'un des principaux prévenus, Aurélien Poirson-Atlan, connu sous le pseudonyme de Zoé Sagan, a cherché à prouver, couverture de magazines people à l'appui, que le couple présidentiel avait largement mis sa vie en scène, justifiant ainsi les commentaires sur leur vie privée.

L'écart d'âge de 24 ans entre les époux Macron est considéré comme un «crime sexuel» par son client et même une «pédophilie cautionnée par l'État» sur la plateforme d'Elon Musk.

Droit à «la satire»

Selon l'auteur de 41 ans, applaudi par la salle à la fin de son interrogatoire, Candace Owens est un «phénomène de société», «une dinguerie» qui sera «étudiée dans les écoles de journalisme». Le couple présidentiel a engagé cet été des poursuites contre cette podcasteuse d'extrême droite, auteure d'une série de vidéos vue plusieurs millions de fois, intitulée «Becoming Brigitte» ("Devenir Brigitte").

Plusieurs personnes jugées à Paris ont relayé les publications virales de l'Américaine, se réjouissant de voir «l'affaire Brigitte» s'internationaliser. La plupart des prévenus - courtier, professeur de sport ou informaticien - ont exprimé leur surprise d'avoir à répondre de publications qu'ils ont qualifiées de «satiriques», relevant selon eux de la liberté d'expression.

Zoé Sagan a longuement revendiqué à la barre le droit à «la satire», qu'il considère comme «l'ADN du pays» tandis qu'Amandine Roy a souhaité exercer son droit au silence, expliquant qu'elle s'était déjà longuement «exprimée».

Bertrand Scholler, pantalon en velours vert et keffieh autour du cou, a lui relayé la présence de «2000 personnes» prêtes à aller faire du «porte-à-porte à Amiens pour y voir clair dans l'affaire Brigitte», promettant l'implication de blogueurs américains. La galeriste a 100'000 abonnés sur X et ses publications créent beaucoup d'engagement.

«Apolitique», Jean-Luc M., 55 ans, est deuxième adjoint au maire d'une petite commune de Saône-et-Loire. En commentaire d'une photo de Brigitte Macron, l'élu a écrit: «Il est monté, monté comme un cheval.» «Vous êtes élu de la République, n'y a-t-il pas dissonance ?», interroge le président du tribunal. «Pas forcément», répond-t-il. «Je n'ai pas cherché à nuire mais à faire de la satire».