Affaire Adèle Haenel La garde à vue de Christophe Ruggia annulée, pas sa mise en examen

AFP

15.10.2021 - 15:27

L'interpellation et la garde à vue de Christophe Ruggia, accusé d'attouchements sexuels par l'actrice Adèle Haenel, ont été annulées par la cour d'appel de Paris, mais le réalisateur reste mis en examen pour «agressions sexuelles sur mineur», a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

AFP

Christophe Ruggia en novembre 2019 à Paris
Christophe Ruggia en novembre 2019 à Paris
AFP/Archives

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a annulé le 30 septembre ces deux points de procédure, estimant que l'interpellation par les forces de l'ordre «n'était pas strictement nécessaire», a détaillé cette source, confirmant une information du Parisien.

En revanche, la cour d'appel «n'a pas annulé la perquisition du domicile» du réalisateur, ni sa mise en examen et son contrôle judiciaire, a précisé la source judiciaire.

Christophe Ruggia, 56 ans, a été mis en examen pour «agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime» le 16 janvier 2020 après avoir passé deux jours en garde à vue. «Il s'agit d'une arrestation illégale par la force publique», a réagi auprès de l'AFP l'une des avocates de Christophe Ruggia, Me Fanny Colin, dénonçant «une vague médiatique forte déclenchée par une actrice très connue».

«La prochaine étape qu'on attend avec impatience, c'est qu'il puisse être interrogé par la juge d'instruction dans des conditions normales, sans pression et sans être dans une cellule», a-t-elle ajouté. Placé sous contrôle judiciaire, il lui est notamment interdit de rencontrer l'actrice de 32 ans, à laquelle il a été confronté lors de sa garde à vue. Chacun a campé sur ses positions, avait précisé une source judiciaire.

Adèle Haenel, récompensée par deux César en 2014 et 2015, avait dénoncé auprès de Mediapart en novembre 2019 l'"emprise» du réalisateur pendant la préparation et le tournage du film «Les Diables» (2002), puis un «harcèlement sexuel permanent», des «attouchements» répétés et des «baisers forcés dans le cou», qui auraient eu lieu chez lui et lors de plusieurs festivals internationaux, alors qu'elle était âgée de 12 à 15 ans.

De son côté, Christophe Ruggia conteste les faits, regrettant avoir «commis l'erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu'une telle posture suscite». Refusant dans un premier temps de saisir la justice, l'actrice avait finalement porté plainte quelques jours après l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris en novembre 2019.