Double assassinat de Sion«On se demande toujours ce que l'on aurait pu faire de mieux»
ats
21.12.2023 - 01:07
Le commandant de la police cantonale valaisanne revient jeudi sur le double assassinat à Sion le 11 décembre. Il était «très difficile d'éviter ce drame», dit-il. Mais «on se demande toujours ce que l'on aurait pu faire de mieux pour éviter cela».
ats
21.12.2023, 01:07
21.12.2023, 07:09
ATS
«Du point de vue de l'intervention, elle a été très rapide», explique Christian Varone dans Le Nouvelliste. Concernant le dossier du prévenu, «objectivement, au vu des informations en notre possession à chaque étape de son parcours, il était très difficile d'éviter ce drame», dit-il.
Plusieurs personnes harcelées depuis longtemps par le prévenu auraient signalé cet individu à la police sans porter plainte, selon Le Nouvelliste. Mais «les simples signalements ne suffisent pas», assure M. Varone. «Pour pouvoir agir, la police cantonale doit être en possession d'éléments concrets par dénonciations pénales», affirme-t-il.
Il en va de même pour les deux armes à feu en possession du prévenu. «En 2016, quand cet individu fait sa demande de permis d'acquisition pour ces armes, il n'y a rien à son casier judiciaire», déclare le commandant de la police. Et le préavis de la commune était positif. Sur le moment, rien ne s'opposait donc à délivrer ce permis, affirme-t-il.
«Bombes à retardement»
Au moment des faits, le prévenu ne figurait pas sur la liste de personnes dangereuses tenue par la police cantonale valaisanne et sur laquelle figurent 80 personnes. Avant le 11 décembre, c'était une personne dont la seule condamnation entrée en force concernait un acte d'insubordination à l'armée, indique M. Varone.
Pour la police, combattre la criminalité, c'est beaucoup plus facile que de gérer ce type de personnes qui sont à la limite du pénal, parfois de la psychiatrie, assure-t-il. Cette frange d'individus – véritables «bombes à retardement» – «nous fait soucis depuis des années».
Le cadre légal devrait être durci afin de permettre des investigations supplémentaires, selon M. Varone. Des moyens en personnel en plus seraient aussi nécessaires, «ce qui n'est pas simple à obtenir».
Depuis le 1er janvier 2022, la police valaisanne a traité 1670 plaintes pour menaces, injures et diffamation, soit en moyenne 800 par année. «C'est énorme», assure le commandant de la police, tout en précisant que très peu de ces dénonciations vont plus loin.