Caricature jugée «insultante»La Russie menace un journal suisse
ot, ats
16.7.2022 - 17:08
La Russie a menacé la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) de poursuites judiciaires après la publication d'articles critiques et d'une caricature du chef du Kremlin Vladimir Poutine. L'ambassade russe a publié une lettre en ce sens adressée au rédacteur en chef de la NZZ.
Keystone-SDA, ot, ats
16.07.2022, 17:08
16.07.2022, 19:46
ATS
«Nous sommes extrêmement indignés par la publication de la caricature insultante du président de la Fédération de Russie», indique la lettre. Celle-ci a été publiée samedi par le service de presse de l'ambassade de Russie en Suisse sur son site Internet.
«Nous pensons que la liberté d'expression n'est en aucun cas compatible avec la liberté de diffusion d'insultes et de fake news», écrit l'ambassade russe. Celle-ci se réserve le droit de porter plainte pour diffamation et calomnie contre l'article ainsi que contre d'éventuelles futures publications «calomnieuses et offensantes» à l'égard des dirigeants russes.
L'article incriminé de la NZZ est paru le 9 juillet sous le titre «Superhéros et vilains déploient leur puissance sur Internet». Le journal y écrivait que la guerre en Ukraine était aussi une bataille des narratifs. Pour illustrer son propos, il faisait référence aux mèmes sur Internet qui montreraient «des outsiders ('underdogs') en pleine ascension et des méchants déchus», en allusion à MM. Zelensky et Poutine.
Silence de la NZZ
Le texte était notamment illustré par une photo retouchée de Vladimir Poutine affublé d'un nez de clown rouge et de couleurs arc-en-ciel sur le visage. La photo avait été diffusée auparavant sur Twitter sous le hashtag «#PutinWarCriminal» ("#PoutineCriminelDeGuerre").
L'ambassade russe avait déjà critiqué par le passé la NZZ pour ses articles sur la Russie et la guerre en Ukraine. Le journal n'a pas réagi dans l'immédiat.
Depuis l'invasion de l'Ukraine, la Russie mène une répression sans précédent contre les médias et l'opposition sur son territoire. Elle a déclaré plusieurs organisations «indésirables» et les a qualifiées de «menace». Lorsque des organisations, fondations ou entreprises étrangères sont considérées comme «indésirables», les Russes ayant des liens avec elles risquent de lourdes amendes ou des peines de prison.