Musique La Suisse termine quatrième à l'Eurovision

ATS

19.5.2019 - 13:10

Le Néerlandais Duncan Laurence, avec son titre «Arcade», a remporté samedi soir à Tel Aviv la 64e édition du concours de l'Eurovision de la chanson. Il succède à la chanteuse israélienne Netta Barzilai, victorieuse en 2018. Le Suisse Luca Hänni a terminé quatrième.

S'accompagnant au piano, Duncan Laurence, favori des parieurs, s'est imposé avec une ballade inspirée de la disparition d'un être cher et une mise en scène épurée. Il a devancé ses concurrents italien et russe pour apporter à son pays sa première victoire depuis 44 ans. Au total, 26 concurrents étaient en lice.

«Mon rêve s'est réalisé, il s'est vraiment réalisé», a-t-il dit aux journalistes peu après sa victoire. «Nous sommes fiers de Duncan Laurence qui a conquis l'Europe avec classe musicale (...) et ramené l'Eurovision chez nous l'année prochaine!«, se sont réjouis sur Twitter le roi et la reine des Pays-Bas. «Magnifique!«, a réagi le premier ministre néerlandais Mark Rutte. «Quelle prestation de @dunclaurence qui a réussi à tenir à son rôle de favori avec une performance sublime et puissante».

Arrivé troisième du vote du jury de professionnels, Duncan Laurence a fait la différence grâce aux suffrages des téléspectateurs. L'Italien Mahmood a pris la deuxième place avec sa chanson «Soldi», devant le Russe Sergeï Lazarev, qui a interprété «Scream». Le Bernois Luca Hänni finit au pied du podium, à neuf voix seulement de son rival russe.

Polémiques politiques

Dans une prestation enflammée, le musicien de 24 ans a interprété «She Got Me», une chanson pop intégrant des sons orientaux. Il l'a écrite en collaboration avec une équipe de compositeurs nationaux et internationaux. Il était le premier Helvète à se qualifier pour la finale depuis le Tessinois Sebalter, en 2014.

Le millésime 2019 de l'Eurovision a tenu la promesse de l'effusion rutilante et tapageuse attendue. La finale de l'Eurovision, résolument apolitique, mais précédée par les appels au boycott de la part des défenseurs des Palestiniens, n'a pas échappé entièrement à la controverse.

Selon les médias israéliens, deux des danseurs de Madonna, annoncée comme la grande invitée vedette de la soirée, arboraient dans le dos des drapeaux israélien et palestinien, dans ce qui ressemblait à un message de fraternité.

Au moment de l'annonce des résultats, les membres du groupe islandais Hatari, connu pour son opposition déclarée à l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, ont déployé des banderoles aux couleurs palestiniennes, suscitant des sifflets dans le public.

Première pour Madonna

Madonna était venue interpréter, en première mondiale sur scène selon les organisateurs de l'Eurovision, le titre «Future» extrait de son prochain album studio «Madame X», dont la sortie est prévue le 14 juin.

Elle avait résisté aux appels au boycott lancés à son adresse de la part de militants pro-palestiniens, qui dénonçaient une entreprise culturelle visant selon eux à occulter les réalités du conflit israélo-palestinien.

Interrogée avant de se produire par les présentateurs sur le message qu'elle souhaitait adresser lors de l'Eurovision, Madonna a répondu: «Nous ne devons jamais sous-estimer le pouvoir qu'a la musique pour rassembler les gens». On ignore si elle était au courant du fait que certains de ses danseurs arboreraient plus tard les drapeaux israélien et palestinien.

Auparavant, Netta Barzilaï avait lancé dans un déferlement de décibels et d'effets de lumière la montée sur scène des 26 candidats qui ont brigué pendant trois heures et demie les suffrages d'un jury de professionnels et des téléspectateurs.

Des dizaines de millions de personnes à travers le monde ont suivi l'autoproclamée plus grande compétition musicale au monde. Israël espère tirer tout le profit possible de l'Eurovision et projeter une image d'hospitalité et de diversité.

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